Une étude récente de l’Université de Columbia a mis en évidence un phénomène qui pourrait miner la fiabilité sur le site de marchés prédictifs Polymarket. Les résultats des travaux de recherche montrent qu’au moins 60 % des volumes échangés seraient des transactions artificielles, y compris du wash trading qui consiste à acheter puis à revendre instantanément le même actif afin de donner une apparence de liquidité et d’animation à la place de marché. Le volume affiché devient en somme exceptionnel : il ne l’est en réalité qu’a priori, risquant de tromper une partie des utilisateurs.
Des volumes gonflés qui remettent en question la crédibilité du marché
Yash Kanoria et Hongyao Ma, chercheurs à la Columbia Business School et au Barnard College, ont conduit une étude intitulée « Network-Based Detection of Wash Trading« . Cette recherche s’est appuyée sur les données de la blockchain utilisée par Polymarket, à savoir Polygon.
En raison de leurs nombreuses recherches et analyses, ils estiment qu’environ 25 % du volume total comptabilisé au cours des trois dernières années serait artificiel ; sous réserve de confirmation, ce qui pose de sérieuses questions sur la véracité des chiffres, à savoir des chiffres mensongers.
Wash Trading is the biggest problem in crypto
A new research paper from Columbia University, published on November 7, 2025, via SSRN, analyzes on-chain data from @Polymarket a leading blockchain-based prediction market platform and concludes that approximately 25% of its total…
— MartyParty (@martypartymusic) November 8, 2025
Au terme d’une investigation diligentée, l’équipe de recherche a substancié un ensemble de significations saillantes, retenant en particulier que « début décembre 2024, près de 60 % du volume hebdomadaire était d’origine circulaire ».
Puis, même si moins de six mois étaient passés, elle constatait par exemple de nouveaux pics de consommation d’environ 20% des transactions artificielles sur les plus gros segments, à savoir les paris sportifs et les jeux dans les élections de plusieurs pays, fin octobre 2025.
D’après les auteurs, ces variations n’auraient rien d’an innocent. Elles viendraient notamment d’actions répétées d’utilisateurs qui tenteraient de faire bouger artificiellement la liquidité. C’est ainsi que Polymarket tromperait l’illusion d’un niveau d’activité supérieur à la réalité, d’une animation qui ne figure pas systématiquement à la hauteur du dynamisme du marché.
Un airdrop qui aurait stimulé le faux volume
Les chercheurs avancent aussi une explication claire. En effet, la hausse du wash trading coïnciderait avec les rumeurs persistantes d’un airdrop de jetons. C’est en octobre 2025 que le fondateur de Polymarket aurait annoncé, de manière inopinée, le lancement imminent d’un jeton natif.
Plusieurs utilisateurs auraient alors décidé de multiples échanges pour bénéficier d’un futur largage. Ainsi, les volumes observés ne seraient pas le fruit d’un développement naturel, mais de l’opportunisme de certains traders.
$BTC$ETH$BNB$SOL$POLY 🤔 https://t.co/HmMobU6nBh
— Shayne Coplan 🦅 (@shayne_coplan) October 8, 2025
Par ailleurs, la configuration même de la plateforme incite à ces comportements. L’absence de frais, les stablecoins, l’option de plusieurs portefeuilles anonymes facilitent les contournements. Mais encore une fois, cela n’est pas un encouragement de Polymarket. Les pratiques sont rendues seulement plus confortables par la technique.
L’importance de la vigilance et de la transparence dans le Web3
L’affaire Polymarket rappelle une donnée fondamentale du web3 : la confiance se mérite, elle ne se donne pas. Au-delà de la promesse d’un fonctionnement décentralisé des plateformes, les investisseurs ont un minimum de devoir de responsabilité. C’est la différence entre des plateformes auditées et le fonctionnement vraiment transparent d’un projet, il y a une vraie différence.
Au fur et à mesure que l’écosystème évolue, la vigilance devient croissante. Des milliards de dollars s’échangent chaque mois. Chainalysis a ainsi recensé plus de 2.2 milliards de dollars perdus depuis 2024 dans des projets non audités ou contenant des vulnérabilités de sécurité. En matière de transparence, ce n’est plus un détail, c’est un critère de crédibilité important.
Heureusement, de nouveaux acteurs nous montrent qu’un autre modèle peut exister. Maxi Doge en est un bon exemple. Deux sociétés indépendantes Consult et SOLIDProof ont conduit l’audit complet du projet en phase de pré-lancement.
Des experts externes ont ensuite validé le code source, ce qui a permis de sécuriser l’investissement. Une prévente encore accessible avec plus de 4 millions de dollars déjà levée, avec un rendement annuel de 78 %. Un système de staking dynamique et une politique de distribution encadrée illustrent une rigueur compatible avec le Web3.
Cette demande de clarté représente une nouvelle sagesse avisée : investir, oui, mais dans des projets fiables, vérifiés, audités. Sur un marché souvent envahi par des annonces tonitruantes, la transparence technique devient le premier gage de sérieux et, souvent, de pérennité.
Les crypto-actifs représentent un investissement risqué.
Source : Cointelegraph, Bloomberg
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Cet article ne représente en aucun cas un conseil en investissement. Les informations fournies ici ne doivent pas être utilisées comme base pour prendre des décisions financières. Les investissements en crypto-monnaie comportent des risques et peuvent entraîner des pertes importantes. Il convient d’investir uniquement ce que vous pouvez vous permettre de perdre et d’effectuer vos propres recherches avant de prendre toute décision d’investissement.
