Aux États-Unis, la régulation redessine le paysage des stablecoins. Et dans ce nouveau décor, un acteur se démarque. USDC, longtemps considéré comme le petit frère de Tether, grappille du terrain et commence à faire vaciller l’équilibre installé depuis des années.
La régulation américaine change la donne
Depuis le vote du GENIUS Act, le marché des stablecoins s’est enflammé. JPMorgan chiffre la hausse à 42 % depuis janvier. Mais derrière cette croissance, c’est surtout la redistribution des rôles qui retient l’attention.
Tether, qui a régné sans partage pendant une décennie, voit son emprise s’éroder. Sa part de marché, encore à 67,5 % il y a peu, est tombée autour de 60 %. Dans le même temps, USDC de Circle a franchi la barre des 74 milliards de dollars, ce qui lui permet de peser plus d’un quart du marché.
Circle n’a pas eu besoin de changer de stratégie. Sa politique d’audits fréquents et de transparence sur les réserves colle parfaitement aux nouvelles règles. Ce profil rassurant parle surtout aux investisseurs institutionnels, généralement réticents à s’aventurer dans l’incertitude. Beaucoup d’entre eux se tournent désormais vers USDC.
Tether, lui, conserve un atout de taille : une liquidité mondiale sans équivalent. Mais face à un cadre légal plus strict, cette force historique pourrait ne pas suffire à maintenir son avance indéfiniment.
De nouveaux rivaux brouillent les cartes
Le duel entre USDT et USDC n’est cependant plus un tête-à-tête. Des outsiders apparaissent et profitent de la dynamique. C’est le cas d’USDe, un stablecoin synthétique qui s’octroie déjà près de 5 % du marché.
Ce marché autrefois verrouillé se fragmente peu à peu. En effet, l’arrivée de nouveaux jetons ouvre davantage de choix pour les utilisateurs, mais complique aussi la gestion de la liquidité pour les plateformes.
Côté régulateurs, le défi est de taille. Encadrer un marché aussi mouvant relève d’un exercice d’équilibriste. Et chaque formule amène ses fragilités. Les modèles synthétiques exposent à plus de volatilité. Par ailleurs, les jetons bancarisés posent la question de la solvabilité, tandis que certains peinent encore à s’imposer à l’échelle mondiale.
Sur le terrain, les choix ne sont pas les mêmes partout. Les institutions financières s’orientent plutôt vers l’USDC, attirées par la sécurité de ses audits. Dans les marchés émergents, en revanche, Tether reste la valeur refuge. Il circule plus vite, il est plus accessible et sa liquidité continue de faire la différence.
Une bataille ouverte pour l’avenir des stablecoins
La régulation américaine a rebattu les cartes. USDC progresse grâce à sa transparence, Tether s’accroche à son avance en volume, et des challengers comme USDe profitent des brèches. Le marché n’est plus figé. Il s’oriente vers une compétition plus ouverte où la confiance comptera autant que la taille.
Sources : CoinDesk
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