Pour Michael Saylor, si les États-Unis continuent de regarder le Bitcoin de loin, d’autres pays vont les devancer et rafler la mise. Lors du White House Crypto Summit, il a présenté son plan sans détours : accumuler du BTC en masse et en faire un pilier de l’économie américaine.
En revanche, entre un marché extrêmement volatil, une concurrence internationale qui ne traîne pas et un gouvernement frileux, tout le monde n’est pas convaincu.
Un pari fou : 25 % du Bitcoin sous contrôle américain
Le plan de Michael Saylor a tout l’air d’une blague, mais il s’agit en réalité d’une proposition concrète : 25 % de l’offre totale de Bitcoin pour les États-Unis d’ici à 2035. Son idée ? Des achats réguliers et programmés, afin d’accumuler entre 5 % et 25 % des BTC en circulation sans trop secouer le marché.
I shared this today at the White House Digital Assets Summit. https://t.co/cmOXdDC9pd
— Michael Saylor⚡️ (@saylor) March 7, 2025
On parle de 5,25 millions de coins, soit une réserve capable de peser lourd dans l’économie mondiale. Son plan dépasse largement la proposition de Cynthia Lummis (1 million de BTC) et il estime que cette réserve est une excellente solution pour alléger la dette américaine.
Mais cette idée soulève plusieurs questions : comment financer un tel achat ? Quel impact sur la liquidité du marché ? Et surtout, le Bitcoin tiendra-t-il ses promesses en tant qu’actif stratégique ?
Un positionnement stratégique face à la concurrence mondiale
Pendant que les États-Unis hésitent, la Chine, la Russie et les Émirats arabes unis avancent. Pour Saylor, attendre serait une erreur : si Washington ne bouge pas, d’autres pays s’approprieront le Bitcoin et en tireront les bénéfices.
Il ne veut même pas entendre parler d’une nouvelle crypto-monnaie contrôlée par l’État, persuadé que Bitcoin est déjà LE standard mondial, impossible à détrôner.
Contrairement aux monnaies numériques de banques centrales (CBDC), personne ne peut interférer avec le BTC, ce qui en fait une valeur refuge en béton pour n’importe quel pays qui veut sécuriser sa richesse sur le long terme.
Résultat : la vraie guerre ne se joue plus entre cryptos, mais entre nations qui tentent de mettre la main sur un maximum de Bitcoin avant qu’il ne devienne inabordable.
Une proposition réaliste ou une vision trop optimiste ?
Acheter autant de Bitcoin coûterait entre 90 et 362 milliards de dollars aux prix actuels, sans compter l’impact que cela aurait sur le marché. Pour Saylor, cette montée en puissance serait amortie par une adoption croissante et la montée inévitable des prix, mais la volatilité du BTC reste un problème majeur.
Une correction brutale après une accumulation massive pourrait transformer cet investissement en gouffre financier.
Historic day at the Whitehouse Digital Asset Summit. Thanks to @POTUS’s leadership, along with @DavidSacks, the U.S. now has a Strategic Bitcoin Reserve and emerging regulatory clarity.
This is directly translating to economic growth in the U.S. For instance, Coinbase plans to… pic.twitter.com/5ARspOgDZy
— Brian Armstrong (@brian_armstrong) March 7, 2025
Il estime néanmoins que la plupart des plateformes crypto pourraient optimiser ces achats sans provoquer de chaos sur le marché. Reste à savoir si cette stratégie est viable ou si elle repose sur des projections trop optimistes.
Mais le gouvernement américain va-t-il suivre ou laisser passer sa chance ? Eh bien, si la proposition de Saylor fait du bruit, la réponse du gouvernement reste prudente. Trump a signé un décret pour créer une réserve stratégique de Bitcoin, mais sans préciser de plan d’achat immédiat.
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