ARK Invest a acquis 11,5 % du capital de Solmate Infrastructure (SLMT), une société listée au Nasdaq qui se présente comme une « trésorerie et infrastructure Solana ». Le message adressé au marché à travers cette initiative est clair. La finance traditionnelle regarde désormais SOL comme un actif monétisable pour des usages d’entreprise, au-delà du pur investissement.
Ce que révèle l’opération
Selon la communication de l’émetteur, Solmate a acheté 50 M$ de SOL directement auprès de la Solana Foundation, avec 15 % de décote sur le prix de marché. Un montage qui renforce sa trésorerie et soutient un déploiement d’infrastructures « bare-metal » à Abou Dhabi.
L’entreprise précise également que la Solana Foundation a le droit de nommer jusqu’à deux membres au conseil d’administration de Solmate. Ce verrouillage d’alignement stratégique est inédit pour un véhicule coté se focalisant sur Solana.
De son côté, ARK Invest apparaissait à 11,5 % à la date du 30 septembre 2025 via un Schedule 13G, ce qui représente une position significative. L’entrée d’un gérant de référence crédibilise significativement l’idée d’une trésorerie “on-chain” articulée avec une activité d’infrastructure.
Par ailleurs, Solmate a publié dans un tweet officiel le détail de l’achat et son timing « buy the dip », confirmant le rabais et l’usage opérationnel des jetons. Ce point éclaire la thèse « capex réseau » au détriment d’une thère purement financière.
We bought the dip.
Solmate has acquired $50 million of $SOL from the @SolanaFndn at a 15% discount to the market price.
This purchase will be used to power our Solana infrastructure in the UAE. pic.twitter.com/JwBKCYBdvh— Solmate (@oursolmate) October 14, 2025
Trésorerie on-chain : quels cas d’usage corporate ?
Pour une entreprise, détenir une partie de sa trésorerie en SOL peut faciliter des paiements internationaux, la gestion de règlements inter-filiales ou le collatéral pour les services réseau. Sur Solana, la latence basse et les frais réduits améliorent la prévisibilité opérationnelle, qui reste un élément clé pour les directions financières.
Toutefois, une intégration “trésorerie + infra” suppose des politiques de risque robustes. Il faut bien gérer l’exposition de prix, la liquidité de sortie, et la comptabilisation. L’adossement à une activité de staking/validation peut, en effet, créer un rendement opérationnel, au prix d’une augmentation de la complexité.
Dans ce contexte, le pipeline ETF et l’amélioration des accès aux marchés créent un continuum institutionnel. Pour mesurer l’ampleur du mouvement, n’hésitez pas à relire notre analyse sur l’imminence de l’ETF Solana. Cet éclairage interne met en perspective la montée des canaux d’accès régulés.
Liquidité, microstructure et exécution
La liquidité demeure évidemment le nerf de la guerre. Des tickets corporates exigent profondeur de carnet, capacité OTC et couverture de dérivés pour limiter le slippage. L’annonce évoque d’ailleurs un achat négocié avec la Fondation, une pratique qui décorrèle l’exécution des aléas de marché intraday.
Par ailleurs, un acteur coté qui porte du SOL au bilan devra bien sûr gérer les chocs de volatilité. Les équipes trésorerie auront tout intérêt à formaliser des bandes de risque, des règles de rééquilibrage, et des outils de couverture flexibles. L’objectif étant d’éviter la pro-cyclicité en période de stress.
Les risques à surveiller
Le cadre réglementaire est encore en train de bouger, de façon plus ou moins rapide selon les juridictions. Les exigences de gouvernance, de la part d’un émetteur coté étant exposé à un actif volatil, seront évidemment scrutées, tout autant que l’existence ou non d’une séparation claire entre décisions de trésorerie et opérations d’infrastructure.
Last but not least, rappelons que la dépendance à un écosystème unique implique un risque de concentration non négligeable.