
Le projet stoppé net : une décision qui surprend
Le régulateur thaïlandais estime que World n’a pas respecté la loi nationale sur les données personnelles. Les garanties étaient insuffisantes, la transparence aussi, et le dispositif jugé trop léger pour manipuler des données aussi sensibles que l’iris. Résultat : arrêt immédiat, effacement des bases et mise hors-service des Orb.
World s’est exécuté. Les bornes ont été retirées et la Thaïlande a disparu de la carte des pays actifs. Un retournement rapide, presque brutal, alors que l’adoption locale était fulgurante. Plus d’un million de personnes avaient déjà participé, preuve que le concept séduisait vraiment. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que le projet se retrouve dans le viseur des autorités thaïlandaises.
L’entreprise, de son côté, conteste l’analyse du régulateur. Elle assure avoir suivi les règles. Elle dit aussi regretter une décision qui, selon elle, pénalise des utilisateurs. Beaucoup voyaient dans ce système un moyen simple de prouver leur identité sans risque de fraude.
Sam Altman-backed digital ID project @Worldcoin halts Thai operations after authorities cite violations of the WLD token exchange and the Personal Data Protection Acthttps://t.co/hoqEema9OE
— Javi🥥.eth (@jgonzalezferrer) November 26, 2025
Pourquoi la Thaïlande a décidé de sévir
Les autorités ont pointé plusieurs problèmes. Le premier concerne le consentement : offrir des tokens en échange modifie complètement la motivation des participants. Beaucoup auraient accepté sans réellement comprendre ce qu’ils donnaient. Pour une adresse email, la question se poserait à peine. Mais lorsqu’on parle d’un iris, le risque grimpe immédiatement.
Autre sujet : le flou autour du stockage et du transfert de ces données. Les régulateurs craignent que les scans aient pu quitter la Thaïlande ou être utilisés d’une manière qui n’avait pas été clairement expliquée. Le manque de garanties solides a pesé lourd dans la décision.
S’ajoutent des incidents plus concrets. Certains scanners auraient été utilisés par des intermédiaires payés pour enregistrer des gens à leur place. D’autres bornes auraient été liées à des pratiques douteuses autour d’échanges de crypto. À ce stade, le doute n’était plus permis pour le régulateur : il fallait frapper vite.
Un revers important pour World, mais pas pour WLD
La suspension thaïlandaise rejoint une série de mesures similaires dans d’autres pays. Depuis plusieurs mois, World évolue en terrain miné. Chaque juridiction applique sa propre interprétation de la biométrie. Pour l’instant, le projet peine à convaincre que ses mesures de sécurité sont suffisantes.
Toutefois, cela ne concerne pas le token WLD qui reste accessible et continue de s’échanger librement. L’actif profite d’ailleurs de l’intérêt croissant autour de Worldcoin. Ce qui disparaît, en revanche, c’est la porte d’entrée principale du projet, à savoir le scan d’iris. Sans cette étape, l’écosystème perd une bonne partie de son sens.
Au-delà du cas World, cette affaire illustre une tension grandissante. Concevoir une identité numérique valable partout se heurte encore aux lois nationales. Certaines sont flexibles, d’autres pas du tout. Dans ce cas précis, la Thaïlande a clairement choisi son camp : la prudence absolue.
La biométrie crypto trouve ses limites
La décision thaïlandaise pourrait bien faire école. Effacer 1,2 million de scans n’est pas une mesure anodine. C’est un avertissement adressé à tous les projets qui misent sur la biométrie pour se développer dans la crypto.
World devra désormais prouver qu’il peut concilier ambition technologique, respect des lois et garanties solides sur l’usage des données. Et si ce n’est pas lui qui s’adapte, ce seront les régulateurs qui trancheront.
Sources : Cointelegraph
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