L’affaire de Roman Storm, co‑fondateur de Tornado Cash, a pris un nouveau tournant. Une témoin victime d’une arnaque est venue bouleverser le procès. Une arrivée surprise qui pourrait conduire à une demande de mistrial, soumise à la Cour par la défense.
Témoin victime d’une arnaque mais peu crédible
La première témoin du procureur, Hanfeng Lin, une taïwanaise habitant en Géorgie, a révélé un élément clé. Elle a témoigné qu’elle avait été victime d’une arnaque de type « pig butchering » en 2021 et qu’elle avait perdu près de 250 000 $.
La témoin affirme que Tornado Cash aurait acheminé son argent. Elle a révélé, aux dires du procureur, que Storm aurait su qu’on aurait utilisé sa plateforme pour des activités illégales.
Mais la défense a déposé ce matin une contre‑analyse en chaîne des blocs. Elle a découvert que les fonds de Lin n’ont jamais été déposés dans Tornado Cash. L’avocat David Patton a déclaré que ses recherches n’avaient trouvé aucune preuve liant ses fonds à la plateforme, la rendant complètement hors de propos.
Dans un post sur X, il a cité, notamment, l’enquête indépendante de l’ancien spécialiste technique en security & privacy Taylor Monahan. D’autres analystes comme le pseudonyme ZachXBT y avaient adhéré, confirmant l’absence de lien.
La défense demande un mistrial
Ce revirement soudain a conduit les avocats de Storm à envisager une requête en mistrial. Patton a dit qu’il allait demander au magistrat Katherine Failla de rejeter la déposition de Lin.
Si elle estimait qu’elle avait infecté le procès, il demandera une déclaration de procès nul. Ce revirement ouvrirait la porte à de nouvelles poursuites par le ministère avant un autre procès devant un jury différent.
Cette possibilité germe alors que le procès en est à sa seconde semaine. De nombreux acteurs suivent L’affaire de près. De plus, elle intervient en plein débat sur la responsabilité des créateurs de protocoles de finance décentralisée.
Le gouvernement, quant à lui, mise sur la ligne qu’un agent de l’IRS va bientôt étayer de preuves supplémentaires. Il compte démontrer que l’argent de Lin est bel et bien passé par Tornado Cash, en s’appuyant sur la série d’étapes qui relient ses transactions au protocole.
Un bras de fer juridique à plusieurs volets
Le procès cristallise plusieurs divisions. La question du suivi des flux est à l’origine même du litige. L’agence fédérale a estimé historiquement qu’à 55 % des flux qui passaient par Tornado étaient associés à des fonds illicites à certaines périodes.
Par contre, la défense réplique qu’une évaluation plus conservatoire ramène à 10 % du flux total du protocole concerné sur toute la période. On sollicite à nouveau la responsabilité des fondateurs. Les procureurs brossent Tornado Cash comme un « géant lave-linge pour argent sale ».
Enfin, les témoignages divisent. Certains, comme Andre Marcus Quiddaoen Llacuna, racontent comment ils auraient utilisé Tornado Cash dans une arnaque NFT à 1 million de dollars. Ce type de déclaration alimente la preuve d’association de malfaiteurs mais reste contesté par la défense.
Conclusion
Maintenant que le tribunal doit trancher des questions techniques complexes tout en pesant les implications d’une affaire à grand retentissement, ce témoignage pour le moins controversé pourrait bien faire basculer le procès. Si le juge justifie un « mistrial », Storm pourrait avoir droit à un second procès devant un nouveau jury. Cependant, le débat est loin d’être clos : pendant combien de temps un développeur doit‑il payer pour les crimes perpétrés avec son logiciel ?
Sources : Cointelegraph
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