
Les sénateurs montent au front
Un groupe de sénateurs démocrates a adressé une lettre au Département de la Justice pour demander des explications sur cette grâce jugée « troublante ». Pour eux, elle envoie un message désastreux : celui d’une justice à deux vitesses.
Ils estiment que gracier un dirigeant reconnu coupable d’avoir violé la Bank Secrecy Act revient à décrédibiliser des années d’efforts de régulation. « Cela donne le sentiment que certains acteurs du secteur peuvent échapper aux règles simplement parce qu’ils ont les bons contacts », résume un élu cité dans la lettre.
Les parlementaires veulent aussi savoir si des liens entre la famille Trump et l’entourage de CZ ont joué un rôle dans la décision. Ces accusations, encore floues, suffisent déjà à raviver les tensions politiques et à rouvrir le dossier Binance sur le terrain de l’éthique.
Binance et CZ sous haute pression
Zhao avait d’abord été sanctionné : quelques mois de prison et une amende lourde. En 2024, il a reconnu que Binance n’avait pas suffisamment encadré la lutte anti-blanchiment. À l’époque, beaucoup pensaient que le dossier était clos. Mais le pardon présidentiel a tout bouleversé.
Des chiffres interpellent : selon plusieurs sources citées par les sénateurs, des lobbyistes proches de Trump auraient perçu près de 450 000 $ pour défendre les intérêts de Zhao. Par ailleurs, environ 290 000 $ auraient été versés à un conseiller pressenti pour un poste clé à la SEC.
Derrière ces montants, une question persiste : la grâce de CZ a-t-elle été influencée par des considérations politiques ? Le DOJ est désormais prié de vérifier si cette décision repose sur des échanges opaques ou sur une réelle volonté de justice.
Une image écornée pour tout le secteur
Cette affaire tombe au plus mauvais moment pour l’écosystème crypto. Elle remet sur le devant de la scène les doutes autour de la transparence du secteur et des rapports étroits que certaines plateformes entretiennent avec le monde politique.
Pour de nombreux observateurs, ce pardon risque d’entamer la confiance du public. Il renforcerait l’idée qu’une partie de l’industrie évolue encore hors des règles communes.
Les investisseurs restent pour l’instant prudents. Bien que BNB ait pris de l’élan, l’image de la plateforme en prend un coup. Certains redoutent même que l’exchange soit exposé à un regain de contrôle réglementaire dans les semaines à venir.
🇺🇸 Senate Democrats are furious over Trump’s pardon of Binance’s CZ, claiming it “sends the wrong signal” to the crypto industry.
Funny how Washington suddenly remembers accountability when it’s about crypto, not when it’s about billion-dollar bank fraud or insider trading on… pic.twitter.com/Uo3UXHPVQf
— Vince Crypto (@Vincebtc54999) October 29, 2025
Un durcissement de la régulation en perspective ?
L’épisode pourrait bien pousser les États-Unis à resserrer la vis. Face à la polémique, certains élus réclament une réglementation plus lisible et un encadrement renforcé des plateformes. Ils réclament aussi une transparence totale sur les liens entre acteurs politiques et entreprises crypto.
Le Département de la Justice pourrait revoir sa façon de collaborer avec les exchanges. Dans le même temps, de nouvelles propositions législatives se profilent. Parmi elles : la création d’un registre public recensant tout contact entre responsables politiques et entreprises du secteur.
Ce qui devait être une victoire symbolique pour CZ pourrait finalement se retourner contre lui. Le pardon présidentiel risque d’accélérer la mise en place d’une régulation plus stricte et d’une surveillance renforcée des grands acteurs de la crypto.
Un tournant pour la crypto américaine
L’affaire Trump–Binance dépasse largement le cadre d’une simple grâce. Elle met en lumière un fossé grandissant entre innovation et responsabilité. Et si l’objectif de Trump était de tourner la page, il pourrait bien avoir déclenché la tempête que tout le monde voulait éviter.
Sources : Cointelegraph
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