Depuis que Trump a repris les rênes du pouvoir aux États-Unis, le marché crypto est en pleine ébullition. Entre réformes réglementaires, nominations stratégiques et promesses de dérégulation, son administration envoie des signaux clairs : les États-Unis veulent redevenir un terrain favorable aux cryptos.
Néanmoins, derrière les annonces officielles, les choses sont plus compliquées qu’il n’y paraît.
Le marché du Bitcoin réagit au retour de Trump
Depuis janvier, le Bitcoin connaît des variations extrêmes. Après avoir dépassé la barre des 100 000 $, il a rapidement chuté, avant de remonter à nouveau. Selon les experts, ses récents développements ne dépendent plus seulement de tendances.
En effet, la nouvelle administration a pris plusieurs mesures fortes : la SEC a supprimé la règle SAB121, abandonné ses poursuites contre Coinbase et divers autres acteurs importants du marché, et mis en place un groupe de travail sur les cryptos.
President Trump will host the first White House Crypto Summit on Friday March 7. Attendees will include prominent founders, CEOs, and investors from the crypto industry. Look forward to seeing everyone there! pic.twitter.com/PEynzDuAOt
— David Sacks (@davidsacks47) March 1, 2025
D’ailleurs, le Crypto Czar David Sacks a également annoncé récemment la tenue d’un sommet sur la crypto à la Maison Blanche le 7 mars prochain. Cela ajoute une couche d’optimisme, mais l’effet sur le marché reste mitigé.
D’un côté, les investisseurs anticipent un environnement plus favorable, de l’autre, les banques restent sur la réserve, refroidies par des années de restrictions. Sans clarté sur l’accès aux services financiers pour les entreprises crypto, l’instabilité persiste et la volatilité du Bitcoin reflète ce climat incertain.
Assouplissement des régulations freiné par des blocages persistants
Dès son arrivée à la Maison Blanche, Trump a placé des figures pro-crypto à des postes clés : Mark Uyeda à la SEC, Tim Scott à la tête du Comité bancaire du Sénat et Caroline Pham à la CFTC.
Ces changements ont permis de lever certaines restrictions, notamment sur la comptabilité des entreprises crypto. Pourtant, du côté des banques, la situation reste tendue. Malgré le départ de Martin Gruenberg, la FDIC continue de freiner l’intégration des cryptos dans le système financier traditionnel.
Les entreprises du secteur peinent toujours à accéder aux services bancaires, et la peur d’un retour de bâton réglementaire ralentit l’ouverture des institutions.
Pour Caitlin Long, PDG de Custodia Bank, tant que la FDIC n’adoptera pas une approche plus neutre, les acteurs crypto continueront à être limités dans leurs interactions avec le système bancaire traditionnel, freinant ainsi l’adoption massive et le développement de l’écosystème aux États-Unis.
Les nouveaux actifs profitent du flou réglementaire
Pendant que les grandes entreprises crypto tentent de naviguer entre assouplissement et obstacles, certains actifs émergents en profitent. Les meme token, en particulier, connaissent un regain d’intérêt, portés par l’euphorie autour d’un marché plus libre.
L’absence de restrictions strictes sur ces actifs spéculatifs attire de nouveaux investisseurs, tandis que les stablecoins restent au cœur du débat réglementaire.
La question des réserves obligatoires pour garantir leur stabilité divise toujours, et la Maison Blanche devra bientôt trancher dessus. Pendant ce temps, d’autres segments comme la DeFi et la tokenisation des actifs réels continuent de se développer, profitant de ce climat encore indécis pour expérimenter de nouveaux modèles économiques.
Une direction claire, mais une exécution incertaine
L’administration Trump veut aller plus loin : un groupe de travail présidentiel sur les cryptos, des discussions autour du lancement potentiel d’une réserve nationale de Bitcoin. Ces projets envoient un message fort, mais restent largement théoriques.
Tant que la question de la débancarisation ne sera pas réglée, l’accès aux cryptos aux États-Unis restera limité pour de nombreuses entreprises.
En parallèle, la concurrence s’accélère : l’Europe et l’Asie avancent sur leurs cadres réglementaires, forçant les États-Unis à réagir rapidement.
Le sommet de mars pourrait être un tournant, mais sans mesures concrètes, les promesses risquent de rester des intentions, laissant le marché dans l’attente d’une véritable transformation.
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