Le dossier avance à Washington. Depuis la signature, début août, d’un décret par Donald Trump pour ouvrir les plans 401(k) aux cryptos et autres actifs alternatifs, les parlementaires mettent la pression. French Hill, patron du comité des services financiers de la Chambre, réclament une mise en œuvre rapide.
JUST IN: 🇺🇸 U.S. lawmakers ask SEC to implement President Trump's executive order opening the $12.5 trillion 401k retirement market to crypto. pic.twitter.com/KcM4GqDZ4C
— Whale Insider (@WhaleInsider) September 22, 2025
L’enjeu est énorme : le marché des retraites 401(k) pèse plus de 12 500 milliards de dollars.
Un texte qui change la donne
Officiellement baptisé Democratizing Access to Alternative Assets for 401(k) Investors, le décret demande à la SEC et au Département du Travail de revoir les règles de l’ERISA. En clair, il s’agit d’autoriser les épargnants à investir une partie de leur retraite dans des actifs jusque-là exclus : bitcoin, immobilier ou private equity.
Pour ses défenseurs, ce serait une petite révolution. Ils estiment qu’une dose mesurée de ces actifs pourrait améliorer les rendements et moderniser l’épargne retraite. Mais le débat divise : certains applaudissent une réforme jugée indispensable, d’autres dénoncent une prise de risque dangereuse pour l’épargne des ménages, trop exposée à la volatilité des cryptos.
La SEC dans le collimateur
La balle est désormais dans le camp de la SEC. L’institution doit revoir la définition d’« investisseur accrédité », un point clé pour élargir l’accès aux alternatives. Au Congrès, un projet de loi bipartisan cherche déjà à assouplir ces critères jugés trop rigides.
Son président, Paul Atkins, a récemment changé de ton. Après des années de régulation agressive qui ont crispé le secteur, il parle dorénavant d’un dialogue plus ouvert avec l’industrie. Pour l’instant, rien d’officiel n’a filtré. Et cette attente alimente un climat d’incertitude.
Le Département du Travail en renfort
Le Département du Travail dispose de 180 jours pour préciser la marche à suivre. Il doit dire comment les gestionnaires de plans pourront inclure ces nouveaux placements sans violer leurs obligations légales. Des “safe harbor”, sortes de zones de protection juridique, devraient être créés pour sécuriser les sponsors de plans prêts à franchir le pas.
Un choc possible pour l’épargne américaine
Si la réforme aboutit, le paysage de l’épargne retraite aux États-Unis pourrait basculer. Des millions d’Américains auraient pour la première fois accès au bitcoin via leur compte 401(k).
Mais rien n’est joué. Les partisans y voient une modernisation inévitable face aux nouveaux marchés financiers. Les sceptiques, eux, redoutent que l’instabilité des cryptos n’ait pas sa place dans un portefeuille censé protéger la retraite des familles.