Au Venezuela, la monnaie nationale ne vaut plus grand-chose. Depuis que l’État a cessé de soutenir le bolívar, il a perdu plus de 70 % de sa valeur. Avec une inflation qui dépasse désormais les 229 %, les habitants n’ont plus confiance dans leur devise. Pour continuer à vivre, beaucoup se tournent vers une alternative : les cryptomonnaies.
Quand l’USDT remplace le bolívar au quotidien
Dans les rues de Caracas, régler ses courses en stablecoins n’étonne plus personne. Le dollar reste difficile à obtenir et les banques peinent à répondre à la demande. L’USDT s’est donc imposé comme solution. Il est stable, accessible via un simple smartphone, et de plus en plus accepté par les commerçants.
Certaines entreprises vont plus loin et paient directement une partie des salaires en cryptos. Quant aux familles qui reçoivent de l’argent de proches à l’étranger, elles passent souvent par des stablecoins.
Rien qu’en 2023, près de 461 millions de dollars de transferts sont arrivés sous forme de cryptoactifs, soit environ 9 % du total envoyé au pays. Ces envois en USDT ou en Bitcoin représentent souvent la seule source de stabilité pour des foyers étranglés par la crise.
Le phénomène dépasse désormais le simple réflexe de survie. Des universités commencent à proposer des cours consacrés aux cryptos. Une nouvelle génération se forme déjà à ces usages, preuve que l’adoption gagne en profondeur.
Obstacles et contournements
L’essor des cryptos au Venezuela reste semé d’embûches. Les sanctions américaines compliquent l’accès à certaines plateformes, Binance en tête. À cela s’ajoutent les réalités du pays : coupures de courant, Internet instable.
Malgré tout, l’écosystème trouve des parades. Des portefeuilles locaux permettent d’échanger directement entre particuliers. Les stablecoins circulent de téléphone en téléphone, échappant aux blocages. Même certaines grandes enseignes acceptent aujourd’hui ces paiements, preuve que l’usage n’est plus marginal.
En réalité, la crise agit comme un catalyseur. Plus le bolívar s’effondre, plus les cryptos gagnent du terrain.
Un pays qui vit déjà à l’heure des cryptos
Ce recours massif aux actifs numériques en dit long sur l’état de l’économie. Détenir du bolívar n’a plus aucun sens. Chaque jour, la monnaie perd de sa valeur. Les habitants se protègent comme ils peuvent, et la crypto est devenue l’outil le plus accessible pour sauver un peu de pouvoir d’achat.
Il ne s’agit pas d’un engouement technologique mais d’une nécessité. Là où les banques traditionnelles ont cessé de répondre aux besoins, la crypto a pris la place laissée vide.
Ce n’est pas l’enthousiasme qui porte l’adoption au Venezuela, mais l’urgence. Cela explique pourquoi le pays figure désormais parmi les plus avancés en matière d’usage.
Conclusion – Quand le bolívar s’écroule, la crypto devient une bouée de survie
Le Venezuela avance au rythme d’une économie qui s’effrite et d’une population contrainte de s’adapter chaque jour. Dans ce contexte, les cryptomonnaies ne sont plus un simple placement spéculatif ou une curiosité technologique. Pour des millions de Vénézuéliens, payer en stablecoins ou recevoir un transfert en Bitcoin n’a rien d’exceptionnel. C’est souvent le seul moyen de conserver un peu de valeur et de continuer à vivre.
Sources : Cointelegraph
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