La Corée du Sud inaugure officiellement KRW1, le premier stablecoin indexé sur le won sud-coréen, lancé en phase de test sur la blockchain Avalanche. Avec ce projet porté par BDACS, dépositaire d’actifs numériques, le pays veut être à la pointe de la finance digitale. Mais quels en sont les réels contours ?
Adossé au fiat, un gage de sûreté
KRW1 repose sur un principe fondamental pour instiller la confiance. Chaque token est garanti 1:1 avec des fonds réels en won, conservés à la banque Woori, une institution bancaire majeure du pays.
Concrètement, cela signifie que derrière la moindre unité de KRW1, il y a une valeur tangible, pas juste une promesse algorithmique. Et le timing compte. À une époque où les stablecoins privés suscitent méfiance, la garantie fiat assure un cadre plus sûr.
Avalanche : performance, durabilité, rapidité
Le choix de la blockchain Avalanche pour héberger KRW1 n’est pas un hasard. Avalanche affiche en effet une haute capacité transactionnelle, une latence assez réduite, ainsi que des frais faibles, qualités fondamentales pour un stablecoin destiné à circuler massivement.
Mais, BDACS et Avalanche misent aussi sur la durabilité. Avec l’impact environnemental des blockchains qui est discuté davantage en 2025, Avalanche présente la solution idéale. Et cela séduit autant les régulateurs que les utilisateurs soucieux de l’éthique.
Réglementer plutôt qu’imposer : l’équilibre sud-coréen
Ce stablecoin pilote arrive à un moment charnière. La Banque centrale de Corée (BOK) a récemment suspendu temporairement les tests de sa propre MNBC, alors que le cadre légal des stablecoins privés restait flou. Le président Lee Jae-myung, élu en mai 2025, a affiché une stratégie claire : faire du pays un hub crypto/fintech, mais sous supervision.
La révision de la Virtual Asset User Protection Act prévoit des normes renforcées : KYC obligatoire, règles AML strictes, audits réguliers. KRW1 s’inscrit donc dans cette logique : l’innovation avec des garde-fous.
Le stablecoin ne vise pas à concurrencer frontalement un CBDC (Monnaie Numérique de Banque Centrale), mais à s’insérer dans l’écosystème comme option complémentaire, régulée et fiable.
Usages pratiques : de la Corée à l’international
KRW1 ne veut pas rester dans le cercle fermé des projets tech. Plusieurs cas d’usage sont déjà envisagés. D’abord, transactions domestiques, paiement de services en ligne, portefeuilles mobiles.
Le jeton pourrait accélérer les règlements entre entreprises, réduire les frais de transfert et présenter une alternative numérique plus fluide que les paiements bancaires classiques.
Ensuite, un usage transfrontalier est prévu dans les corridors financiers d’Asie, entre la Corée, le Japon, la Chine et l’Asie du Sud-Est. L’idée est de proposer des transferts plus rapides, moins coûteux.
Les estimations internes parlent de réduction des frais pouvant atteindre 40 % dans certains scénarios. Et pour les utilisateurs, la promesse est d’un paiement quasi instantané, sécurisé.
Cependant, tous les regards ne sont pas admiratifs. Pour que KRW1 survive, plusieurs défis restent à franchir. Il faut déjà que la phase de test soit couronnée de succès.
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