Le bath thaïlandais est la devise nationale de la Thaïlande depuis 1940. Dans un premier temps, cette devise a été liée au dollar américain par une parité fixée à 1 USD = 25 THB. Une telle parité vis-à-vis du dollar était assez fréquente dans la région et a perduré longtemps après la mise en place de changes flottants.
A l’instar des autres monnaies asiatiques, le bath a été frappé directement par la crise asiatique de juillet 1997 qui provoqua un véritable krach financier en Asie. La crise fut déclenchée en Thaïlande par le retrait des fonds à court terme dont le pays était très dépendant. Lorsque les investisseurs ont commencé à réaliser l’ampleur des problèmes du pays, le marché boursier s’est effondré brutalement. A la fin de l’année 1997, le baht était en baisse de 37% tandis que le marché boursier accusait une chute de 34% et que le pays était plongé dans la récession, obligeant le pays à se tourner vers le Fonds Monétaire International afin de demander une aide d’urgence. Entre temps, la crise s’était répandue en Indonésie puis dans toute l’Asie. Afin de stabiliser la monnaie nationale, la banque centrale prit des mesures extraordinaires en tentant de réduire la spéculation par l’interdiction de la conservation de positions «short » sur le bath. Une telle décision permit en effet à la monnaie nationale de retrouver un semblant de stabilité. Le coup d’Etat de 2006, qui a eu le soutien de la monarchie, a encore renforcé l’encadrement du baht thaïlandais, rendant la devise très difficile à trader de nos jours.
En pleine crise économique et financière, de nombreuses voix se sont élevées pour condamner la sous-évaluation du baht thaïlandais. A l’instar de la Chine, la Thaïlande gère sa devise afin de s’assurer un taux de change compétitif et des excédents commerciaux importants, source de confortables réserves de change. Ainsi, selon l’indice Big Mac de février 2009, qui a été inventé il y a une dizaine d’années par The Economist, le baht serait sous-évalué de près de 50% par rapport au billet vert, un chiffre qui reflète l’état des devises dans la région vis-à-vis des principales monnaies occidentales, dollar et euro en tête.
Bien que le baht ait été plutôt stable face au dollar pendant la crise des subprimes, la devise thaïlandaise a aussi connu quelques remous depuis 2008, liés essentiellement à l’instabilité politique qui règne dans le pays. Cette instabilité a aussi des répercussions sur les autres devises de la région, notamment sur le ringgit malaisien et la roupie indonésienne. Afin de stabiliser le baht, la banque centrale, qui dispose de confortables réserves de change évaluées à plus de 100 milliards de dollars, est intervenue à plusieurs reprises sur le marché des changes afin de soutenir la devise nationale. Cependant, sans règlement de la crise politique qui dure depuis déjà plusieurs années et qui oppose le gouvernement d’Abhisit Vejjajiva, soutenu par les élites de Bangkok, aux “chemises rouges” de Thaksin Shinawatra, le baht risque de connaître encore des remous face aux autres devises du marché des changes.
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