Le franc suisse est l’unité monétaire utilisée dans la Confédération helvétique et au Liechtenstein. Composée au Moyen-Age d’une agrégation de villes, de cantons et de territoires, la Suisse ne possède pas encore d’unité monétaire commune. Ce n’est qu’à la fin du 18ème siècle, à l’avènement de la République helvétique et au moment de l’Acte de médiation que la Suisse se dote d’une monnaie commune, le franc, qui a cour sur une bonne partie du territoire. Cependant, cette unité monétaire ne dura pas et éclata jusqu’à la fondation de la Confédération helvétique au milieu du 19ème siècle. A partir de ce moment-là, les premières pièces frappées en franc suisse font leur apparition, remplaçant définitivement toutes les autres monnaies en circulation dans les cantons.
A l’origine, le franc suisse était à parité avec le franc germinal.
Les cantons ont cependant exercé une emprise assez importante sur la gestion de la politique monétaire jusqu’au début du 20ème siècle. Ce n’est qu’en 1907 que la Banque Nationale Suisse (BNS) obtient finalement le monopole de la fabrication des billets de banque.
Le franc suisse est considéré par les investisseurs comme une valeur refuge bien que ce statut ait été remis en cause à maintes reprises au cours des dernières années. Trois facteurs principaux influent sur le statut du franc suisse en tant que valeur refuge:
- La BNS détient d’importantes quantités d’or ce qui a pour effet de rassurer les investisseurs
- Le secret bancaire suisse, bien qu’il fut écorné sous la pression du G20 en 2009, subsiste et est un atout majeur pour la monnaie suisse
- La santé économique de la Suisse et la vitalité de son secteur bancaire influent positivement sur le taux de change du franc suisse
Le franc suisse a connu un plus haut historique face à la monnaie unique européenne mi-juin 2010 à 1,3730 franc suisse pour un euro. En tant que valeur refuge, la devise suisse a connu une forte appréciation au cours de la crise économique et financière de 2008. Face à cette appréciation jugée excessive par les autorités suisses, la BNS est intervenue à maintes reprises sur le marché des changes, sans réellement parvenir à influer durablement sur le taux de change du franc suisse. Face à l’échec de cette politique interventionniste et aux pertes engendrées par ces interventions au bilan de la banque centrale, les autorités monétaires helvétiques ont décidé en juin 2010 de laisser filer le taux de change du franc suisse sur le marché des changes, ouvrant ainsi la voie à une forte appréciation de la devise face à l’euro.
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