Le yuan aussi appelé renminbi est la devise officielle de la Chine depuis la fin du 19ème siècle. En chinois, yuan signifie «monnaie du peuple ».
Avec l’ère communiste, l’émission du yuan fut confiée uniquement à la Banque populaire de Chine. Cependant, le régime de changes fixes qui a été instauré par Pékin n’est pas décidé par la banque centrale mais par un autre organisme d’Etat qui est appelé le State administration of Foreign Exchange qui fait également office de fonds souverain.
Avant 1995, deux monnaies différentes étaient en circulation en Chine: le renminbi et le foreign exchange currency (FEC) qui était uniquement destiné aux usagers étrangers.
Jusqu’au 21 juillet 2005, une parité quasi-fixe de + ou – 0,3% vis à vis du dollar américain était en place. Cependant, à partir de cette date, les autorités décidèrent d’indexer le yuan à un panier de devises et une dévaluation du yuan de 2% fut également décidée en parallèle vis à vis du billet vert.
Face aux pressions américaines, Pékin a toutefois consenti à réévaluer petit à petit le yuan jusqu’à ce qu’il soit de nouveau indexé au dollar par une parité fixe à l’aube de la crise économique et financière de 2008. Du fait de la crise, les autorités chinoises ont décidé de laisser de côté les signes de bonne volonté envoyés à ses partenaires commerciaux – Etats-Unis et Europe en tête – en maintenant un taux de change fixe de nouveau.
Depuis 2008, le yuan n’a quasiment pas évolué face au dollar sur le marché des changes, stagnant autour de 6,83 yuans pour un dollar. De nombreux experts considèrent que le yuan est volontairement sous-évalué afin de doper les exportations de la Chine et donc de permettre de maintenir un fort rythme de croissance. Selon des experts américains, cette sous-évaluation pourrait être de l’ordre d’au moins 40%. Cependant, face aux pressions, Pékin résiste et tient tête à ses partenaires, affirmant que le taux de change du yuan n’est pas sous-évalué et que sa stabilité est nécessaire pour l’économie chinoise.
L’arrivée de l’administration Obama fut marquée par un regain de tensions avec Pékin puisque le président américain et son secrétaire au Trésor, Tim Geithner, se sont plaints publiquement à plusieurs reprises quelques semaines après l’investiture du président du taux de change du yuan. Cependant, l’administration américaine a depuis tenu un profil plus bas face à Pékin, à l’instar des européens qui peinent manifestement à influencer la prise de décision en Chine.
Début 2010, des rumeurs concernant une réévaluation du yuan ont circulé sur le marché des changes mais ces rumeurs ont perdu en vigueur du fait de la crise de la dette en Europe. Les risques de surchauffe de l’économie chinoise plaident, selon certains experts, en faveur d’une réévaluation progressive du yuan. De plus, des parlementaires américains souhaitent attaquer la Chine devant l’OMC du fait de la «manipulation » de sa devise, ce qui risque d’accentuer les tensions des deux côtés du Pacifique.
Questions & Réponses (0)