Le hack de Bybit a concentré l’attention, mais 2025 n’a pas été une exception isolée. Au contraire : l’année s’annonce comme la plus sombre en matière de sécurité crypto depuis des années. Exchanges, bridges, protocoles de DeFi, wallets, réseaux ; tous ont été mis à l’épreuve. Ce panorama des failles récentes montre que le danger ne provient pas seulement des plateformes centralisées, mais de l’ensemble d’un écosystème encore immature sur le plan sécuritaire.
Une année record pour les vols liés à la crypto
Selon un rapport de mi-2025, les pertes de l’industrie liées à des hacks, exploits et fraudes dépassent deux milliards de dollars sur les six premiers mois seulement. Un record historique.
Dans ce total, les attaques attribuées à des groupes liés à un État, notamment la Corée du Nord, représentent une part majeure, accentuant la dimension géopolitique et systémique de la menace.
Mais les problèmes ne se limitent pas aux exchanges. En 2025, des chercheurs ont révélé des vulnérabilités profondes dans certains protocoles utilisant les standards BRC-20 sur Bitcoin : l’attaque dite « BRC20 Sniping Attack » montre comment un front-running sophistiqué peut permettre d’intercepter des transactions légitimes avant leur exécution, fragilisant les marchés tokenisés sur Bitcoin.
Par ailleurs, d’autres recherches théoriques alertent sur des failles au niveau du consensus des blockchains Nakamoto-style. Des attaques comme SUUM ou UUM pourraient, selon les auteurs, permettre à des acteurs malveillants de manipuler les règles de création de blocs, affaiblissant la sécurité long terme des réseaux.
Une chaîne de responsabilité complexe
La diversité des vecteurs d’attaque (hacks d’exchange, exploits de smart-contracts, attaques sur pools de liquidité, manipulations de mempool) montre que l’écosystème crypto reste fragile. Beaucoup des solutions adoptées jusqu’à présent (cold wallets, multisig, audits ponctuels) s’avèrent insuffisantes face à des attaques coordonnées et sophistiquées.
Ce constat pose une question essentielle : l’écosystème crypto doit-il repenser sa définition de la sécurité ? Jusqu’à présent centrée sur la custody et la robustesse technique, la sécurité doit aussi intégrer la gouvernance, la transparence, la surveillance post-incident, et une mise à jour constante des standards comme pour toute infrastructure financière.
Pour 2026, l’enjeu est double : assainir les protocoles, mais aussi éduquer les utilisateurs et promouvoir des pratiques robustes : custody personnelle, vérification des smart-contracts, diversification des risques, et surtout prudence face aux promesses de zero risk.
Les leçons de 2025
L’année 2025 montre que la crypto reste un terrain à haut risque. Le hack de Bybit a attiré l’attention, mais c’est l’ensemble de l’écosystème qui vacille : exchanges, wallets, smart-contracts, consensus. Tant que la communauté ne prendra pas la sécurité pour un fondamental, et pas juste un argument marketing, les épisodes dramatiques risquent de se répéter. 2026 pourrait être l’année de la prise de conscience ou de la dislocation.
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