Altvest Capital, société sud-africaine cotée à Johannesburg, a annoncé ce 8 septembre sa métamorphose en Africa Bitcoin Corp. À la clé, il y a une levée de fonds de 210 millions de dollars exclusivement destinée à l’achat de Bitcoin.
L’initiative place enfin le continent dans la course mondiale à l’adoption institutionnelle de la cryptomonnaie.
Une réinvention à forte portée symbolique
En février 2025 déjà, Altvest avait surpris en intégrant du Bitcoin à son bilan. La boîte devenait ainsi la première entreprise cotée en Afrique à officialiser une telle stratégie.
Sept mois plus tard, le changement de nom traduit la volonté des dirigeants à faire de Bitcoin, la colonne vertébrale de l’entreprise.
« Notre ambition est d’offrir aux investisseurs africains un véhicule institutionnel fiable pour s’exposer au Bitcoin, sans les obstacles réglementaires qui freinent souvent l’accès direct à l’actif », explique Warren Wheatley, directeur général de la société.
L’entreprise veut ainsi se positionner comme pont entre le marché boursier et l’économie numérique.

210 millions de dollars pour asseoir une stratégie
La levée de fonds annoncée par Africa Bitcoin Corp est l’une des plus importantes jamais réalisées sur le continent pour une entreprise axée sur la cryptomonnaie. De façon concrète, les capitaux seront intégralement consacrés à l’acquisition de BTC, un choix qui tranche avec la diversification habituelle des bilans d’entreprise.
Selon des sources proches du dossier, la société envisage une double cotation dans plusieurs juridictions africaines, notamment Nairobi et Gaborone, afin d’élargir son accès aux investisseurs institutionnels régionaux.
La formule doit aussi rassurer les fonds de pension et compagnies d’assurance, longtemps réticents à franchir le pas faute de cadre réglementaire harmonisé.
Bitcoin comme rempart contre l’instabilité monétaire
Le pari d’Altvest repose sur une lecture lucide du contexte africain. Inflation persistante au Nigeria, érosion des devises en Zambie ou en Égypte, fuite de capitaux au Ghana… autant de réalités qui alimentent en effet la recherche d’actifs refuges.
Avec son offre limitée à 21 millions d’unités, Bitcoin est présenté comme une « réserve numérique anti-inflation ». Wheatley rejette toute incursion dans les altcoins, jugés trop dépendants d’équilibres fragiles et de régulations mouvantes.
La stratégie rappelle en outre celle de MicroStrategy aux États-Unis ou de Metaplanet au Japon, dont les bilans sont aujourd’hui fortement exposés à BTC.
Un catalyseur pour l’écosystème africain
L’effet domino pourrait être significatif. Effectivement, en donnant un accès indirect et régulé à Bitcoin, Africa Bitcoin Corp réduit les barrières qui freinent encore l’adoption institutionnelle sur le continent.
Les pays les plus avancés sur le plan technologique, comme le Kenya ou le Rwanda, ont de quoi rapidement capter ce mouvement, d’autant que l’usage du BTC y est déjà ancré dans les transferts transfrontaliers ainsi que les paiements numériques.
Des analystes estiment par ailleurs que ce virage sera un tremplin pour accélérer la normalisation du Bitcoin en Afrique, en l’intégrant aux logiques financières traditionnelles. À terme, la démarche pourrait justement faciliter l’impulsion des produits dérivés, des ETF régionaux ou encore des solutions blockchain dédiées aux paiements intra-africains.
En gros, avec l’opération, c’est une ambition plus large qui se dessine : inscrire l’Afrique sur la carte mondiale de la révolution monétaire.
Source :
Sur le même sujet :
- Bitcoin dépasse les 112 000 $, vers un nouveau rallye ?
- Bitcoin frôle 113 k$ et renforce sa dominance avant les NFP
- Runes et Ordinals : les ‘assets natifs Bitcoin’ peuvent-ils sécuriser l’avenir des frais ?
