Depuis plus de dix ans, les investisseurs croient dur comme fer au fameux cycle de quatre ans du Bitcoin. Chaque halving serait censé déclencher un nouveau bull run. Mais pour Arthur Hayes, cofondateur de BitMEX, ce schéma appartient au passé : le vrai moteur du Bitcoin, c’est désormais la politique monétaire mondiale.
Le halving n’est plus le moteur du marché
Arthur Hayes démonte patiemment ce qu’il considère comme un mythe. Hayes ne croit pas que la réduction des récompenses de minage soit à l’origine des hausses du Bitcoin. Ce qui compte, dit-il, c’est l’abondance de liquidités.
Quand les banques centrales rouvrent les robinets, la confiance revient peu à peu. Peu après, les flux repartent… et le Bitcoin en profite aussitôt.
Aujourd’hui, tous les signaux pointent dans cette direction. La Réserve fédérale américaine s’apprête à baisser ses taux malgré une inflation encore tenace. De son côté, le Trésor américain injecte plus de 2 500 milliards de dollars issus du programme de reverse repo.
« Ce n’est pas le halving qui dicte le rythme du marché, mais les flux de dollars », insiste Hayes. Une phrase simple, mais qui résume parfaitement sa vision : l’argent, et non la rareté programmée, fait tourner la planète Bitcoin.
Une nouvelle ère dominée par la liquidité mondiale
Pour Hayes, le Bitcoin ne vit plus au rythme d’un calendrier technique. Il évolue désormais au gré des décisions des grandes puissances économiques.
Aux États-Unis, Donald Trump prône des politiques expansionnistes pour soutenir la croissance. En Chine, les autorités cherchent à relancer une économie qui s’essouffle, quitte à remettre un peu d’argent en circulation.
Ce changement de contexte bouleverse complètement la logique des cycles. Le Bitcoin réagit désormais directement à la politique monétaire mondiale. « L’argent sera plus bon marché et plus abondant », prédit Hayes. Autrement dit, tant que les banques centrales continueront à injecter, le marché crypto restera sous perfusion de liquidité.
Dès lors, surveiller le calendrier du halving n’a plus grand intérêt. Les vrais signaux, affirme-t-il, viendront désormais des bilans de la Fed, de la BCE ou de la Banque populaire de Chine.
Long Live the King: Why Bitcoin’s 4-Year Cycle Is Dead // According to Arthur Hayes
Scarcity Still Rules
Humanity hasn’t solved scarcity. Even with unlimited energy, we still face physical and economic limits. Money and markets exist to allocate these scarce resources.… pic.twitter.com/OI5xJbO4ch— orbitant (@orbitant) October 9, 2025
Le vieux modèle refuse pourtant de mourir
Tout le monde ne partage pas cette lecture. Chez Glassnode, les analystes on-chain continuent de remarquer des schémas familiers. Ils observent des phases de hausse et de consolidation qui coïncident étrangement avec les anciens cycles.
D’autres, comme Saad Ahmed de Gemini, préfèrent rester prudents :
« Le cycle de quatre ans n’a peut-être pas disparu, mais il évolue. »
En réalité, cette nuance dit surtout une chose : le halving conserve une portée symbolique. Il ne dicte plus la tendance, mais reste un repère que beaucoup d’investisseurs continuent d’observer.
Un paradigme qui se transforme
Pour Arthur Hayes, il est temps de tourner la page. Le Bitcoin entre dans une ère où le tempo ne sera plus imposé par son protocole, mais par la politique monétaire mondiale. Les traders feraient mieux d’écouter la Fed que de compter les blocs. Le cycle de quatre ans s’efface. Celui de la liquidité vient de commencer.
Sources : Cointelegraph
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