
L’Australie à la croisée des chemins
Joe Longo, président de l’ASIC, n’y va pas par quatre chemins. Selon lui, l’Australie pourrait bien devenir « le pays des occasions manquées » si elle ne réagit pas rapidement. Il appelle les autorités à passer à l’action plutôt que de rester spectatrices d’une révolution financière déjà en marche.
La tokenisation, c’est la transformation d’actifs réels en jetons numériques échangeables sur la blockchain. Un concept simple sur le papier, mais qui bouleverse la manière de gérer, d’échanger et de financer les actifs.
Dans le monde, les projets se multiplient. Les États-Unis expérimentent des obligations d’État tokenisées. Le Royaume-Uni et Singapour testent des infrastructures adaptées à ces nouveaux marchés.
L’Australie, elle, avait pourtant pris une longueur d’avance avec une première obligation tokenisée dès 2018. Depuis, plus grand-chose. Le pays semble hésiter, freiné par un manque de clarté réglementaire et une prudence excessive.
Pourtant, le potentiel est immense. Certains estiment que la tokenisation pourrait représenter plusieurs milliers de milliards de dollars d’ici 2030. Autrement dit, chaque mois de retard laisse filer un peu plus d’opportunités. Et dans ce domaine, attendre revient à reculer.
L’ASIC passe à l’offensive, mais le temps presse
Pour relancer la dynamique, le régulateur veut agir. L’ASIC veut aussi dépoussiérer son « Innovation Hub ». Il espère y voir naître de nouvelles idées, en offrant aux start-ups un espace de test plus libre, loin des lenteurs de l’administration. L’objectif : donner de la souplesse à ceux qui innovent, sans sacrifier la sécurité des investisseurs.
Mais la tâche s’annonce ardue. Le cadre juridique reste flou : les entreprises peinent encore à savoir comment leurs jetons seront classés et encadrés.
D’autres pays n’ont pas attendu. Aux États-Unis, la SEC a déjà présenté de nouvelles règles pour encadrer les actifs numériques, un signal fort d’une régulation en marche. Les infrastructures, elles, doivent évoluer pour soutenir des échanges en continu, sur des marchés ouverts 24 h/24.
L’ASIC insiste aussi sur la pédagogie. Beaucoup d’acteurs peinent encore à comprendre l’intérêt de la tokenisation, alors qu’elle pourrait transformer la façon dont les capitaux circulent. Pour le régulateur, il faut désormais convaincre, expliquer et surtout accélérer. Le monde n’attendra pas que l’Australie se décide.
Australia might be missing the crypto boat 🚢💸
Australia’s financial watchdog is throwing shade at the country’s slow adoption of tokenisation—basically turning real-world assets into digital tokens. ASIC warns that if Australia doesn’t catch up, it could lose out on major… pic.twitter.com/k7oAzBv5FM
— Seven Crypto 🐋 (@SevenWinse) November 7, 2025
Une alerte qui sonne comme un ultimatum
Le message est clair : soit l’Australie s’adapte, soit elle regarde passer la révolution. Dans un environnement où les grandes puissances avancent à marche forcée, la prudence a un prix. Et cette fois, il pourrait être très élevé.
Sources : Cointelegraph
