Canberra hausse le ton. Le gouvernement australien prépare un durcissement des règles qui placerait les exchanges au même niveau que les banques. Derrière cette réforme, l’idée est de rassurer les investisseurs, de restaurer la confiance et de tourner la page du “Far West” encore associé à la crypto.
Canberra passe à l’action
En Australie, fini les zones d’ombre pour les exchanges. Le gouvernement entend soumettre les plateformes aux mêmes obligations que les institutions financières. Un projet de loi vient d’être présenté, et il pourrait bien redessiner les contours du marché local.
Désormais, les exchanges devront obtenir une licence de services financiers auprès de l’ASIC, le régulateur du pays. Deux nouveaux statuts sont créés : digital asset platform et tokenized custody platform. Une première qui place les actifs numériques dans le giron réglementaire officiel.
Les plateformes de produits dérivés sont directement visées. En revanche, les plus petites structures bénéficieraient d’un traitement allégé : pas de licence obligatoire si leur exposition reste sous 5 000 AUD par client ou 10 millions AUD par an. L’intention affichée est de préserver les jeunes pousses de l’écosystème tout en gardant un contrôle strict sur les géants qui dominent le marché.
L’affaire FTX et d’autres crises en 2022-2023 ont durablement ébranlé la confiance. Aujourd’hui, Canberra cherche à prouver qu’un cadre solide peut encourager le développement de la crypto sans mettre les investisseurs en danger.
Amendes record et marché sous tension
Le projet de loi ne fait pas dans la demi-mesure. Les sanctions prévues atteignent 16,5 millions AUD ou 10 % du chiffre d’affaires pour les contrevenants. Des montants comparables à ceux infligés dans le secteur bancaire, preuve que le gouvernement prend la question au sérieux.
Les exchanges ne rejettent pas l’idée. Swyftx, Kraken Australia ou encore OKX voient dans cette réforme une occasion de donner plus de légitimité au marché. Mais tous rappellent que l’application devra rester pragmatique. Trop de contraintes risqueraient de détourner les capitaux vers d’autres juridictions plus souples.
Cette offensive s’inscrit dans une tendance mondiale. L’Europe déploie MiCA, le Royaume-Uni impose déjà des licences. De même, la SEC multiplie les offensives aux États-Unis. L’Australie ne veut pas rester en retrait et préfère anticiper plutôt que subir.
Du côté des utilisateurs, le signal est plutôt positif. Avec ces règles de conservation et de transparence, le gouvernement espère prévenir de nouveaux drames similaires à FTX. Mais certains spécialistes rappellent qu’une régulation trop lourde pourrait freiner l’élan entrepreneurial et refroidir les jeunes acteurs.
🇦🇺 L'Australie élabore un projet de loi pour placer les entreprises crypto sous le même cadre réglementaire que les services financiers traditionnels.
La législation proposée vise à modifier la loi sur les sociétés de 2001 pour « capturer les plateformes d'actifs numériques et… pic.twitter.com/TqXNGCEPe4
— Goku 🗞 (@Crypto__Goku) September 25, 2025
Un virage décisif pour la crypto australienne
Avec ce texte, l’Australie veut tourner la page des années d’improvisation. Les exchanges devront désormais prouver leur solidité et inspirer confiance, sous peine de disparaître.
Tout dépendra de la capacité du gouvernement à trouver un équilibre. Trop de rigidité pourrait freiner la croissance du secteur, tandis qu’un laxisme excessif rendrait la réforme inefficace. Dans tous les cas, la crypto australienne s’apprête à ouvrir un nouveau chapitre.
Sources : Cointelegraph
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