La Russie continue de s’activer sur le sujet du bitcoin suite aux récentes évolutions réglementaires que connaît le pays. Il semblerait que les temps changent dans les mentalités russes avec une proposition particulièrement récente concernant la formation d’une réserve stratégique en bitcoins. Une information plutôt intéressante qui nécessite un approfondissement pour saisir les tenants et les aboutissants.
Une tendance réglementaire favorable au roi des cryptomonnaies
Ces dernières semaines, nous pouvons constater que le Kremlin a pris un virage inédit quant à la position adoptée sur le marché des cryptomonnaies. Au début du mois de décembre, le Parlement Russe a adopté une loi qui permet aux entreprises de faire usage des cryptomonnaies dans le cadre des transactions internationales. Cela place donc cette classe d’actif au même rang que le dollar dans les échanges.
Cette tendance réglementaire ne portait pas seulement sur le changement de ton adopté sur les transactions, mais également sur un éclaircissement concernant le minage des cryptomonnaies. Progressivement, le pays lève certaines zones d’ombres, un point particulièrement positif lorsqu’on sait que la Russie est le troisième pays au monde dans le minage du bitcoin.
Cette dynamique législative n’intervient pas sans raison. En effet, elle permet à la Russie de prendre des mesures explicites dans son combat économique face à l’occident. Subissant depuis le début du conflit russo-ukrainien des pressions financières ainsi qu’une exclusion du système SWIFT, il est temps pour le Kremlin de s’armer d’un arsenal économique distinct.
Proposition d’une réserve stratégique en bitcoins au Parlement
Le 9 décembre, une proposition de loi a été soumise par Anton Tchakev, député de la Douma, au ministre des Finances de la Fédération de Russie, Anton Siluanov. Cette proposition de loi consiste en la formation d’une réserve stratégique de bitcoin en Russie, une étape inédite qui renforcerait l’approche pro-crypto que le pays met progressivement en place depuis quelques semaines.
Cette proposition intervient quelques jours après le discours de Poutine sur l’impossibilité d’interdire bitcoin et qu’il continuera de se développer quoi qu’il arrive grâce à ses caractéristiques techniques. De manière plutôt transparente, selon le député, cela permettrait à la Russie de renforcer son indépendance financière et sa stabilité tout en contrant l’inflation existante sur les réserves traditionnelles telles que l’euro ou le dollar. Pour rappel, l’offre totale de bitcoin est limitée à 21 millions d’unités, ce qui en fait un actif idéal pour résister à l’inflation.
Une rivalité explicite avec le bloc occidental ?
Cette proposition pose certaines questions quant à l’ambition qui se cache derrière cette proposition. Est-ce une volonté de se détacher graduellement du dollar ? Un objectif qui résulte simplement de la hausse du cours et, en conséquent, d’une médiatisation plus conséquente de bitcoin ?
Ou bien, sommes-nous dans une nouvelle dualité entre les États-Unis et la Russie, une course au premier pays qui formera une réserve stratégique en bitcoin ? Durant ces deux derniers mois, depuis la victoire de Trump, cette idée traverse notamment les rangs politiques aux États-Unis, amenant jusqu’à la formation d’une proposition de loi par Cynthia Lummis.
Ce que nous constatons, c’est la prise de conscience qu’adoptent au fur et à mesure les différents États dans le monde : monnaie à cours légal, potentiel actif pour une réserve stratégique nationale ou régulation favorable à son expansion, constatons qu’il existe différents moyens de parvenir à ses fins. L’adoption est en marche et nul doute que plus bitcoin continuera sa frénésie haussière au-dessus des 100 000 dollars, plus vite les mentalités prendront un virage favorable au roi des cryptomonnaies.
Sources : Oreanda
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