Le secteur des cryptomonnaies a été le théâtre d’un épisode particulièrement agité lorsque Citadel Securities a demandé à la Securities and Exchange Commission (SEC) de fournir un effort réglementaire supplémentaire afin de soumettre plusieurs plateformes DeFi permettant aux échanges d’actions américaines sous forme de tokens à un régime encore plus contraignant.
Cette réaction a déclenché une véritable levée de boucliers dans le secteur entre les développeurs, les créateurs de protocoles et autres acteurs de l’innovation contre Citadel Securities.
Citadel veut aligner le DeFi sur les règles de Wall Street
Dans une lettre adressée à la SEC mardi, Citadel Securities avance que les protocoles DeFi autorisant la négociation de titres tokenisés sont des marchés ou intermédiaires de courtage au sens classique.
L’entreprise estime que ces plateformes ne devraient pas être exemptées du cadre réglementaire, car selon elle, elles instaurent un double système pour les mêmes titres. Façon de ne pas respecter le principe de « neutralité technologie » souvent brandi par la SEC.
The following statement is attributed to @SKMersinger on Citadel’s letter to the SEC, which claims DeFi developers, smart-contract authors, and self-custody wallet providers should be treated as intermediaries subject to securities-law registration.https://t.co/3odP2JepU0 pic.twitter.com/SFieREfHEH
— Blockchain Association (@BlockchainAssn) December 4, 2025
La société Citadel fournit plusieurs arguments en faveur de sa demande. À l’en croire, les développeurs front end, les validateurs, les concepteurs de smart contracts et les fournisseurs de liquidité exercent les mêmes activités que les intermédiaires régulés.
La société met en avant que ces intervenants reçoivent des commissions autant comme participants à des opérations qu’en qualité d’organisateurs de rencontres entre acheteurs et vendeurs, ce qui leur donne un rôle proche de celui des intermédiaires « traditionnels ». Ceci étant, pour Citadel, le DeFi doit rester intégré au champ de sa réglementation, même si l’écosystème repose sur des structures décentralisées.
La communauté crypto dénonce une offensive contre l’innovation
Plusieurs personnalités de premier plan du secteur s’opposent à la manière de faire de Citadel, perçue comme une attaque contre l’innovation décentralisée. En première ligne, Hayden Adams, le créateur d’Uniswap, adresse publiquement cette critique à la concurrence.
First Ken Griffin screwed over Constitution DAO
Now he's coming for DeFi, asking the SEC to treat software developers of decentralized protocols like centralized intermediaries
Bet Citadel has been lobbying behind closed doors on this for years
Okay thats all pretty bad, but… pic.twitter.com/ExoNhbhadu
— Hayden Adams 🦄 (@haydenzadams) December 4, 2025
Il accuse Citadel de vouloir enfermer le DeFi dans le même modèle réglementaire que Wall Street, ce qu’il décrit comme une tentative de contrôler un espace né pour fonctionner sans intermédiaires dominants.
Jake Chervinsky, membre du board de la Blockchain Association, adopte un ton tout aussi direct. Il s’interroge sur l’intérêt pour une société comme Citadel de combattre un modèle qui réduit l’influence des acteurs jugés “prédatoires”. Selon lui, “tout l’écosystème crypto voit dans cette demande une menace pour développer le secteur.
Who ever thought @Citadel would be against innovation that removes predatory, rent-seeking intermediaries from the financial system?
Oh, right, literally every single person in crypto. https://t.co/S5sYYBw71u
— Jake Chervinsky (@jchervinsky) December 3, 2025
Certaines organisations issues de la finance traditionnelle soutiennent pourtant la position de Citadel. SIFMA et la World Federation of Exchanges réclament des règles homogènes pour protéger les investisseurs et prévenir l’arbitrage réglementaire. Elles citent notamment des événements récents, comme le “flash crash” d’octobre, pour rappeler l’importance d’un cadre solide lorsqu’un marché connaît des turbulences.
Source: Cointelegraph
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