Ces derniers jours, plusieurs grands groupent chinois sont sous le feu d’une double sanction concernant leurs projets liés aux cryptomonnaies. Pour Ant Group et JD.com, qui s’apprêtaient au lancement de stablecoins à Hong Kong, les autorités chinoises, la PBoC et la CAC, ont en effet demandé de réduire la préparation des émissions.
Pékin freine les initiatives autour des stablecoins
D’après le Financial Times, Pékin aurait donc interrompu des projets de monnaies numériques privées qui pourraient concurrencer un secteur numérique en constante expansion, dans le but de sauvegarder les privilèges de l’État en matière de contrôle monétaire.
According to FT, Alibaba’s Ant Group and JD com have paused their plans to issue stablecoins in Hong Kong after receiving instructions from Chinese regulators, including the PBOC and CAC, to halt the projects. Hong Kong passed a Stablecoin Bill in May establishing a licensing…
— Wu Blockchain (@WuBlockchain) October 19, 2025
Cette résolution fait suite à l’effort d’Hong Kong pour se renforcer en tant que centre financier régional pour les actifs numériques. En mai 2023, la région administrative avait proposé un cadre réglementaire de première : toute société émettant un stablecoin sous-jacent au dollar hongkongais doit être détentrice d’une licence de Hong Kong Monetary Authority (HKMA).
Les premiers concernés, dans ce dispositif, furent Ant Group et JD.com qui espéraient pouvoir se lancer dans des projets pilotes ayant trait à la tokenisation de produits financiers et au paiement électronique. Pour des considérations touchant à la stabilité financière et à la circulation, la Banque Populaire de Chine (PBoC) et la Cyberspace Administration of China (CAC) ont respectivement émis des recommandations formelles contre l’usage de ces initiatives, a rapporté plusieurs sources proches du dossier.
Le comportement des autorités chinoises démontre clairement leur volonté de maintenir le contrôle sur le système monétaire du pays. En restreignant les initiatives de stablecoins privés, Pékin vise à sauvegarder la souveraineté du yuan numérique tout en minimisant les dangers d’évasion ou de spéculation en dehors de son système réglementaire.
Hong Kong face à un revers stratégique
Ce blocage représente un revers important pour Hong Kong, qui tentait d’attirer les entreprises du Web3 et de se démarquer du modèle continental chinois. Mais, l’arrêt soudain des projets d’Ant Group et de JD.com fait douter cette fois de la réelle marge de manœuvre de la ville en matière de régulation crypto. En outre, aucune des institutions concernées, Ant Group, JD.com, la PBoC, la CAC ou la HKMA n’a, à l’heure actuelle, émis de communiqué officiel.
Cette absence de réponse maintient l’ambiguïté chez les observateurs sur l’avenir du programme de son côté ; en même temps, la Chine met plus que jamais le paquet sur son yuan numérique (e-CNY), déjà en cours de déploiement dans plusieurs grandes villes et d’ores et déjà testé sur plusieurs plateformes de paiement.
Cette démonstration illustre sans ambiguïté la volonté de Pékin de maintenir une emprise totale sur ses transactions financières tout en réduisant les initiatives privées sur son sol. D’où l’interdiction des projets de stablecoins qui pourrait bien poser de sérieux obstacles au développement de l’écosystème crypto d’Hong Kong.
Certains estiment même que, face à ce contexte, les entreprises pourraient progressivement se tourner vers des juridictions jugées plus favorables, comme Singapour ou Dubaï.
Sources : Financial Times, Reuters
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