L’upgrade Fusaka d’Ethereum, qui marque le deuxième hard fork majeur de 2025 après Pectra, est désormais en ligne. Au menu des promesses de cette mise à jour : un réseau plus scalable, des frais L2 plus bas et une meilleure expérience utilisateur.
Fusaka, un hard fork centré sur la scalabilité
Fusaka combine donc deux éléments en un seul hard fork : la mise à jour de consensus « Fulu » et l’upgrade d’exécution « Osaka ». Ce qui, au total, représente une douzaine d’EIP qui ciblent la scalabilité, la stabilité économique et l’ergonomie du réseau.
Au cœur du dispositif, PeerDAS permet aux nœuds d’échantillonner les données des « blobs », évitant ainsi d’avoir à tout télécharger. Une approche sensée multiplier par huit, et sans surcoût matériel, la capacité de données pour les rollups.
Par ailleurs, Fusaka inaugure les forks « Blob Parameter Only », dont l’intérêt principal est d’ajuster la capacité de blobs entre deux gros hard forks. Ce changement a d’ailleurs déjà permis d’inclure plusieurs hausses graduelles à la feuille de route, une amélioration notable comparée à l’habituel upgrade massif tous les deux ans.
Ainsi, les développeurs ont la possibilité tester des hausses de capacité par étapes, puis de revenir en arrière s’ils l’estiment nécessaire. Un pilotage assez fin, qui donne de la souplesse dans la poursuite de l’objectif des 100 000 transactions par seconde à long terme, sans risquer de casser le réseau.
Frais L2 en baisse et wallets simplifiés pour les utilisateurs
Du côté de l’utilisateur final, l’effet le plus visible sera la baisse des frais sur les principaux rollups. En effet, une augmentation de l’espace de données permet davantage de transactions L2 à moindre coût, et des frais moins volatils.
Fusaka is live on Ethereum mainnet!
– PeerDAS now unlocks 8x data throughput for rollups
– UX improvements via the R1 curve & pre-confirmatons
– Prep for scaling the L1 with gas limit increase & moreCommunity members will continue to monitor for issues over the next 24 hrs.
— Ethereum (@ethereum) December 3, 2025
Mais Fusaka ne s’arrête pas là. En effet, le support natif des passkeys sur la courbe P-256 améliore aussi l’ergonomie des wallets. Concrètement, cela devrait permettre de signer des transactions comme dans une application classique, via Face ID ou capteur d’empreinte.
Enfin, pour les validateurs, un mécanisme de « proposer lookahead » rend le calendrier des blocs plus prévisible. Ce sésame permet des préconfirmations quasi instantanées, qui s’avèrent très utiles pour le trading perpétuel, le gaming ou les paiements du quotidien.
L’impact pour les L2, les nœuds et le prix d’ETH
Du côté des équipes de Layer 2, on appréciera la marge d’expansion confortable permise par l’augmentation combinée des blobs et du gas limit de 45M à 60M. Les rollups n’ont plus besoin de déplacer l’activité vers des solutions plus centralisées pour accueillir plus d’utilisateurs.
Pour les détenteurs d’ETH, l’enjeu est double : un réseau plus attractif et une pression potentielle sur l’offre disponible. Et dans l’hypothèse où l’usage exploserait, les frais brûlés et le staking pourront resserrer la liquidité flottante d’ETH.
En ce qui concerne les nœuds, PeerDAS et l’expiration progressive de l’historique permettent de diminuer drastiquement la quantité de données à stocker. Dans ces conditions, même un validateur solo peut rester compétitif sans avoir à migrer vers des serveurs en cloud de plus en plus coûteux.
Mais attention, tout n’est pas rose. En effet, une partie de la communauté craint que la hausse de complexité induite pas ces changements ne rende le protocole plus difficile à auditer. Évidemment, les nouveaux mécanismes feront l’objet d’un test grandeur nature durant les prochaines semaines.
Dans un précédent article, nous expliquions déjà comment Ethereum et Vitalik Buterin préparaient le terrain à cette montée en charge. Fusaka concrétise cette vision, tandis que les futures étapes comme Glamsterdam sont déjà à l’horizon pour le réseau.
Last but not least, on doit mentionner la question clé : la réaction du marché à moyen terme. Car si historiquement les upgrades majeurs suscitent de l’optimisme, c’est surtout l’adoption réelle des L2 et des applications on-chain qui influencera le prix.
