Ethereum s’impose en 2025 comme l’écosystème n°1 pour les nouveaux développeurs, d’après des données Electric Capital reprises par l’Ethereum Foundation. Cette dynamique interroge, et on peut distinguer deux questions clés : pourquoi Ethereum attire-t-il autant, et que signifie ce leadership pour la concurrence ?
Le classement que nous avons consulté pour cet article repose sur des contributions open source agrégées et actualisées en continu par Electric Capital. Si la méthodologie reste perfectible, elle capture toutefois une tendance lourde : l’effet réseau Ethereum continue d’aimanter les entrants du secteur.
Pourquoi Ethereum attire toujours les débutants ?
Tout d’abord, les outils, la documentation et les standards d’Ethereum réduisent les frictions. Hardhat, Foundry, Ethers, ou encore les kits L2 simplifient l’entrée, et les nouvelles idées peuvent être rapidement testées sur des testnets actifs. Dès lors, le « time-to-first-deploy » demeure compétitif.
Ensuite, la maturité des couches niveau 2 (L2) et des financements publics joue à plein : bourses, rétro-financements et hackathons canalisent l’énergie vers des cas d’usage concrets. Par ailleurs, l’ouverture des données et l’abondance d’exemples accélèrent l’effet d’apprentissage collectif.
Ce constat établi, on doit aussi préciser que la concurrence s’est nettement renforcée. En 2024, Solana avait brièvement dominé l’afflux de nouveaux builders, rappelant que l’attractivité se déplace au gré des cycles et des coûts. Un précédent qui reste instructif pour 2025.
Enfin, il faut nuancer la lecture des séries temporelles : les données se concentrent sur le code ouvert et peuvent sous-représenter les projets privés. Mais tout de même, on doit reconnaître que la fréquence de mise à jour hebdomadaire limite les biais de calendrier et clarifie les tendances récentes.
4/ Thank you to @ElectricCapital for continuing to collect high quality data on crypto developers, and sharing it with the community.
And thank you to everyone who builds on Ethereum and has helped make this ecosystem the #1 developer platform in crypto.
— Ethereum Foundation (@ethereumfndn) October 15, 2025
Que disent les chiffres, et que regarder ensuite ?
Il semble pour l’Ethereum Foundation de constater une avance nette d’Ethereum sur les “nouveaux entrants” en 2025, avec un fossé visible le séparant de ses poursuivants. Pourtant, Solana et Bitcoin enregistrent eux aussi une progression notable, signe d’un marché du talent relativement pluriel.
Le tableau de bord d’Electric Capital offre une vision exhaustive consolidée par écosystème, type de contributeur et géographie. Il permet également de suivre l’évolution des actifs mensuels, les pics d’engagement, et les transferts de développeurs entre chaînes.
Pour les investisseurs et les builders, le message est double. D’une part, l’avantage d’Ethereum en talent renforce les effets réseau sur DeFi, SocialFi et infra L2. D’autre part, la compression des frais grâce aux L2 et aux futures optimisations (ex. PeerDAS, Pectra) pourrait consolider plus encore cette traction, si l’expérience reste fluide.
Cependant, il reste un certain nombre de risques à surveiller : fragmentation de l’attention entre L2, concurrence sur l’expérience dev, et normalisation des cycles de financement. En effet, un reflux de capitaux ou une hausse des coûts d’usage pourrait rééquilibrer le jeu en faveur de chaînes plus intégrées.
À court terme, les signaux à suivre sont clairs : cadence des commits open source, activité des hackathons, annonces de financements publics, et qualité de l’onboarding. Bref, la bataille se joue autant sur la productivité dev que sur la promesse d’un déploiement rapide à coût prévisible.