Détendons-nous un peu les « zygomatiques », en ces temps de « tensions » sanitaires (coronavirus) et économiques (chute boursière ; quasi-stagflation, etc), avec la fiscalité (si, si … c’est possible !), un sujet qui n’a pourtant pas la réputation d’être drôle ! On réussit néanmoins parfois à avoir le sourire, sinon le fou rire, tellement certaines situations, ou certaines formulations apparaissent comme parfaitement ridicules !
Un peu d’histoire
La fiscalité existait déjà dans l’Antiquité (d’où l’expression bien connue : « c’est aussi vieux que les impôts »), et à Rome, l’Empereur Vespasien imposait les latrines qui portent d’ailleurs son nom ! Personne ne sait si elle faisait rire ou sourire à l’époque, mais on sait qu’en France, avant la Direction générale des Finances Publiques (DGFIP), il y eut pendant longtemps la Direction générale des impôts (DGI), et il y a cinquante ans de cela, les services n’étaient pas du tout structurés comme ils le sont de nos jours (mais ils n’en fonctionnaient pas moins bien qu’aujourd’hui, peut-être même mieux).
A une époque donc, il y eut d’un côté les Contributions indirectes, de l’autre les Contributions directes, avant qu’on organise les Centres des impôts en IFAC (s). Que voulait bien dire cette abréviation : IFAC ? : « Inspection Fusionnée d’Assiette et de Contrôle ». Un jour, dans un de ces Centres des impôts les agents reçurent un courrier plutôt spécial dans une grande enveloppe non anonyme, avec, d’un trait bien appuyé, l’adresse suivante : « Inspection Fumante d’Assiettes et de Casserolles » ! Le contenu était à l’avenant, car son auteur, bien « remonté » et plein d’esprit et d’humour, avait fait ce qu’il fallait ! En matière « d’assiette » (de l’impôt), on peut dire qu’il avait « mis les pieds dans le plat » !
Quelques histoires vraies
On ne le sait pas toujours, mais le fisc émet, pour effectuer ses impositions et mises en recouvrement, et c’est le cas de l’impôt sur le revenu, des rôles d’imposition, et il fut un temps où, pour « x » raison, il était possible de demander au « Percepteur » de l’époque, un « extrait de rôle » (comme « justificatif » pour l’obtention d’une allocation, par exemple). Aussi l’un d’eux reçut un jour une lettre mal orthographiée, d’une dame expliquant qu’on lui demandait de produire un « extrait drôle » ce qui déclencha l’hilarité générale dans le service !
Une autre fois, un rédacteur du contentieux d’une direction, un type « de bonne volonté » mais véritablement souvent « dans la lune », et qu’il ne fallait surtout pas déconcentrer tandis qu’il rédigeait (à l’époque, à la main…) les réponses qu’il adressait aux contribuables qui avaient effectué une réclamation, écrivit (distrait) au destinataire en guise de conclusion, juste avant la formule de politesse, « je vous prie de bien vouloir déféquer à souhait », à la place de : « je vous prie de bien vouloir déférer à ce souhait », et la réponse partit sous cette forme, car il ne se relisait pas ! Il ne s’en aperçut que plus tard, trop tard, et si ces derniers temps, on a vu certaines personnalités sur les réseaux sociaux affubler la France du célèbre mot de Cambronne, parlant même de « pays de m… », la lettre qu’avait ainsi reçue la personne en question en était une également !
Il est arrivé souvent aussi que des contribuables à l’imagination débordante écrivent en adressant ainsi leur courrier : « Direction des Sévices Fiscaux de… », comme s’ils pensaient que, comme au Moyen-Age, les contribuables étaient soumis à la « question », à la « torture », voire à « l’écartèlement » !
Une autre fois, un contribuable désespéré en appela, par écrit, à l’intervention du ministre de la « Ponction Publique » ! Faute de frappe, ou lapsus volontaire ? Si oui, c’était bien trouvé !..
Dans le genre ridicule (qui ne tue pas nous le savons), il y a l’histoire vraie et récente de ce contrôleur des impôts qui, rédigeant une « réponse aux observations du contribuable » (à la proposition de rectification, ou redressement que ce dernier avait reçue), imprimé n° 3926-SD, ne se rendit pas compte en l’écrivant qu’il citait dans ses réponses des « éléments », « noms de sociétés » et « noms propres » qui ne concernaient absolument pas le redressement contesté par le contribuable auquel il répondait ! Ce sont les pièges du « copier-coller », très employé actuellement par les services ! Partie en l’état, cette « réponse au contribuable » fit les « choux gras » de ce dernier ou plutôt de son « conseil », qui obtint sans difficulté l’annulation pure et simple des redressements, la réponse 3926-SD étant « viciée » et ayant de plus « violé gravement le secret professionnel » !
Cette anecdote en rappelle une autre ! Il y a maintenant prescription ! C’était du temps où ce n’était pas encore la Douane qui allait gérer et contrôler les droits indirects sur les alcools. Un beau jour, on demanda à un agent des impôts de remplacer un collègue malade, avec pour « mission » de suivre un « parcours parsemé d’alambics » (car nous étions en période de fin d’autorisation de distiller), et d’y « apposer tour à tour des scellés », afin de les rendre « inutilisables » pour le reste de l’année, jusqu’à la prochaine saison, et d’empêcher l’utilisation de ces merveilleuses machines. Mais le malheureux, plein de bonne volonté, n’y connaissait strictement rien et, après une petite demi-heure de « formation », il s’embarqua, muni de pinces, fils d’acier, plomb, pince à sceau. Il était satisfait de sa journée, en rentrant ! Il pouvait !… Les bouilleurs de cru l’étaient également, car les alambics ayant été tous très mal scellés, ils purent après son départ, la saison étant encore très belle, continuer à distiller sans problèmes, et sans rompre les « scellés » !
Et puis aviez-vous remarqué cette curiosité ? « Bercy », syllabes inversées, donne le mot « Cyber » ! Pas étonnant quand on sait que l’imposant bâtiment regorge d’ordinateurs à tous les étages, des portables aux puissants ordinateurs, serveurs et autres installations « branchées » en particulier sur le web, la fameuse « e-administration » très sophistiquée dont s’enorgueillit le ministère, en particulier avec le succès de la mise en place sans bavures de son « PAS », Prélèvement à la Source !
Citations sur les impôts, la fiscalité
Les impôts ont de tous temps fortement inspiré le monde, de parfaits anonymes au « café du commerce » jusqu’à quelques « célébrités ». Ainsi les citations et réflexions suivantes, dont certaines pertinentes mais qui en tout cas ne manquent pas d’humour.
Un paroissien demande à un prêtre quel comportement avoir face au fisc. « Payez ! … Payez ! … Payez pour nous ! » lui répond le prêtre (Raymond Devos)
« S’il y avait un impôt sur la connerie, l’Etat s’autofinancerait » (Jean Yanne)
« Lorsque je donne quatre coups de pédale, il y en a trois pour le fisc » (Bernard Hinault)
« Si l’Etat créait un impôt sur la beauté, je serais exonéré » (Sim)
« Un millionnaire est un milliardaire qui vient de payer ses impôts » (Jean Rigaux)
« C’est au moment de payer ses impôts qu’on s’aperçoit qu’on n’a pas les moyens de s’offrir l’argent que l’on gagne » (Frédéric Dard)
« Le fraudeur fiscal est un contribuable qui s’obstine à vouloir garder un peu d’argent pour son propre usage » (Philippe Bouvard)
« La chose la plus difficile à comprendre au monde est l’impôt sur le revenu » (Albert Einstein)
« C’était sûr comme les impôts ; et il n’y a rien de plus sûr ! » (Charles Dickens)
« Les conneries c’est comme les impôts, on finit toujours par les payer ! » (Michel Audiard)
« L’impôt est un tribu prélevé sur le travail des uns pour entretenir la paresse des autres » (Anonyme)
« Puisque les impôts ont une « assiette », pourquoi mangent-ils dans la nôtre ? » (Alphonse Allais)
« Chaque contribuable est quelqu’un qui travaille au profit du gouvernement sans être astreint à passer les concours de fonctionnaires » (Ronald Reagan)
« Nous payons des impôts pour rétribuer des fonctionnaires chargés de veiller à ce que nous payions bien nos impôts afin de rétribuer d’autres fonctionnaires » (Anonyme)
« Un moyen de réduire les impôts serait d’organiser une élection chaque année, car il semble que l’année des élections, il n’y ait jamais d’augmentation d’impôts » (Anonyme)
« La France est un pays extrêmement fertile : on y plante des fonctionnaires et il y pousse des impôts » (Clemenceau)
« Pourquoi payer son impôt sur le revenu ? Il vaut mieux attendre qu’il reparte ! » (Pierre Dac)
« En France, tout ce qui bouge, on le taxe ; tout ce qui bouge encore, on le réglemente ; tout ce qui ne bouge plus, on le subventionne … » (Anonyme)
« Dans ce monde, il n’y a rien d’assuré que la mort et les impôts » (Benjamin Franklin)
« Qu’ils chantent, pourvu qu’ils paient » (Mazarin)
« Il est doux de prendre sa part d’un impôt qu’on ne paie pas » (Vilfredo Pareto)
« Le jour est proche où nous n’aurons plus que l’impôt sur les os » (Michel Audiard)
« Il faut demander plus à l’impôt et moins aux contribuables. » (Alphonse Allais)
« Mon percepteur des contributions m’abandonne généreusement une partie de ce que je gagne » (Hergé)
« Quelle est la différence entre un taxidermiste et un percepteur ? Le taxidermiste ne prend que la peau » (Mark Twain)
« L’impôt, tu l’aimes ou tu l’acquittes ! » (Anonyme)
« J’ai déjà essayé de payer mes impôts avec le sourire, ils préfèrent un chèque » (Jean Yanne)