Google frappe un grand coup avec Universal Ledger, une nouvelle blockchain pensée pour les institutions financières. Présentée comme « neutre » et programmée en Python, elle veut combler les failles de Swift et s’imposer face à Ethereum.
Une blockchain neutre et accessible pour les banques
Universal Ledger, ou Google Cloud Universal Ledger (GCUL), n’est pas un simple projet pilote. Le géant du numérique veut bâtir une infrastructure commune, où banques, fintechs et grands groupes financiers peuvent se connecter sans craindre d’être enfermés dans un modèle propriétaire.
Stripe et Circle, de leur côté, développent des blockchains adaptées uniquement à leurs propres services. Google prend le contre-pied. L’entreprise mise sur une plateforme ouverte, conçue pour devenir le socle technologique de la finance de demain.
Parmi les choix stratégiques qui marquent les esprits, on retrouve l’adoption de Python pour les smart contracts. Un langage familier, déjà massivement utilisé dans le milieu académique et institutionnel.
Ce pari rend la technologie bien plus accessible. Les équipes internes pourront créer des contrats pour automatiser paiements, collatéraux ou règlements transfrontaliers.
Plus besoin de recruter des spécialistes de Solidity, rares et coûteux. Cette orientation ouvre la voie à des paiements disponibles 24/7, des règlements quasi instantanés et une tokenisation fluide des monnaies commerciales.
Google présente Universal Ledger comme une infrastructure « crédiblement neutre ». Les promesses ne s’arrêtent pas là : conformité intégrée, sécurité renforcée et flexibilité pour tous. De quoi séduire des banques encore hésitantes à plonger dans l’univers de la finance décentralisée.
Swift et Ethereum sous pression
Le réseau Swift, colonne vertébrale des paiements bancaires internationaux, fonctionne sur un système centralisé. Ses délais dépassent parfois les 48 heures. Dans un monde où les flux financiers s’accélèrent, cette lenteur devient un véritable handicap.
Universal Ledger change la donne. Avec des règlements instantanés, une interopérabilité native et une disponibilité permanente, la comparaison fait mal. Pas étonnant que plusieurs analystes parlent déjà d’une menace directe pour Swift.
Les premiers signaux d’adoption ne se font pas attendre. Le CME Group aurait déjà mené un test avec Google autour de la tokenisation d’actifs. Par ailleurs, un déploiement à plus grande échelle est prévu pour 2026. Si d’autres institutions suivent, Swift pourrait perdre la main sur un secteur qu’il dominait depuis des décennies.
La bataille avec Ethereum se joue sur un autre terrain. La blockchain fondée par Vitalik Buterin reste la vitrine de la DeFi et un moteur d’innovation. Mais pour les institutions, Ethereum ressemble souvent à un parcours d’obstacles. Il est jugé trop technique, parfois cher et risqué.
Universal Ledger joue sur un tout autre registre. Pas d’anonymat gênant pour les régulateurs, une conformité intégrée dès l’origine et un langage accessible. Ajoutez à cela la puissance de Google, et l’idée d’un projet qui passerait inaperçu devient impensable.
Ce duel met en lumière deux visions opposées. Ethereum défend une approche ouverte et décentralisée où la communauté fixe les règles. Google, au contraire, mise sur une infrastructure plus contrôlée, calibrée pour séduire les banques et rassurer les régulateurs.
Conclusion – Universal Ledger redistribue les cartes
Avec Universal Ledger, Google ne se contente pas d’un simple test. Le géant affiche clairement son ambition : redéfinir les règles de la finance mondiale.
Une blockchain neutre, rapide et programmable en Python. Des arguments taillés sur mesure pour convaincre les institutions. Swift doit accélérer sa mutation, Ethereum doit garder un œil sur ce nouvel entrant.
Une certitude s’impose : l’arrivée de Google dans l’arène n’est pas un détail. Elle pourrait bien remodeler l’équilibre de tout l’écosystème.
Sources : Cointelegraph
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