JPMorgan Chase se dispose à entreprendre une action significative en ce qui concerne sa relation avec les actifs numériques. Selon Bloomberg, d’ici fin 2025, l’établissement financier envisage de permettre à ses clients institutionnels de nantir leurs actifs Bitcoin (BTC) et Ethereum (ETH) en vue d’obtenir des crédits. Certes, cette initiative, initialement conçue pour les investisseurs professionnels, représente un tournant majeur dans la perception des cryptomonnaies par le monde financier traditionnel.
Une nouvelle forme de liquidité pour les institutions
Le dispositif sera proposé à l’échelle mondiale et reposera sur un tiers dépositaire chargé d’assurer la conservation des fonds. Concrètement, une entreprise pourra emprunter en mettant ses bitcoins ou ethers en garantie, sans devoir les vendre. Cela simplifie la gestion de trésorerie tout en permettant de rester exposé à la performance du marché.
JPMorgan to allow its institutional clients to use bitcoin and ether as collateral for loans as crypto continues to get absorbed into Wall Street's plumbing. Nice scoop from @emilyjnicolle and yet another example of Life Moves Pretty Fast pic.twitter.com/ej68sOHm9J
— Eric Balchunas (@EricBalchunas) October 24, 2025
Cette évolution prolonge une initiative déjà amorcée : JPMorgan accepte depuis peu certains ETF adossés aux cryptos comme collatéral. Le fait d’autoriser les actifs eux-mêmes témoigne désormais de la reconnaissance par la banque des cryptomonnaies en tant qu’instruments financiers autonomes.
Effectivement, cette stratégie offre un certain répit aux grandes institutions qui se trouvent fréquemment face à des problèmes de liquidité rendant la gestion de leurs portefeuilles quotidienne complexe.
Du scepticisme à l’adaptation
Le changement est notable pour une institution dont le PDG, Jamie Dimon, critiquait encore le Bitcoin il y a quelques années. Il l’avait qualifié de “fraude” et comparé à la bulle des tulipes. Mais les temps changent : face à la demande des clients, Dimon a récemment nuancé sa position, déclarant qu’il “défendrait le droit de chacun à acheter du Bitcoin”, même s’il garde certaines réserves.
Ce changement manifeste un pragmatisme avoué. JPMorgan ne renie pas ses mises en garde, mais elle préfère accompagner un mouvement qu’elle ne peut plus ignorer. Dans les faits, la banque développe discrètement une gamme de services liés aux cryptos : conservation, prêts et produits structurés.
Une tendance soutenue par la régulation mondiale
JPMorgan s’inscrit dans un courant qui dépasse Wall Street. D’autres acteurs majeurs, comme Morgan Stanley, BNY Mellon, State Street et Fidelity, ont déjà renforcé leurs offres de garde et de trading d’actifs numériques. La réglementation, plus claire aux États-Unis comme en Europe, facilite désormais ces initiatives.
L’objectif du projet de loi concernant l’organisation du marché des cryptomonnaies aux États-Unis est de créer un cadre stable pour les services bancaires associés aux actifs numériques. En Europe, le règlement MiCA (Markets in Crypto-Assets) fournit un cadre juridique uniforme, minimisant les incertitudes pour les organisations.
Cette évolution conjointe de la réglementation et de l’innovation facilite une mise en œuvre plus large. Un nombre croissant d’établissements bancaires voient les actifs numériques non pas comme un danger, mais plutôt comme une possibilité de diversification et d’expansion.
Source : The Block
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