
Une faille matérielle qui change la donne
D’après les ingénieurs de Ledger, la puce MediaTek Dimensity 7300 peut être piratée au moment même où elle démarre. Pendant leurs tests, ils ont réussi à manipuler ce processus critique grâce à des impulsions électromagnétiques.
Et quand un smartphone gère des clés privées, cet accès représente un vrai danger. L’extraction des informations sensibles devient possible, ce qui suffit à vider un portefeuille crypto sans laisser beaucoup de traces. Le succès de l’attaque reste limité. Cependant, elle peut être répétée autant de fois que nécessaire, ce qui finit par faire la différence.
La situation est d’autant plus préoccupante que cette vulnérabilité ne vient pas d’un logiciel ou d’un simple réglage. Elle est liée au matériel lui-même. Il est donc impossible de la corriger par une intervention classique.
LATEST 🚨: Ledger reveals popular smartphone chip vulnerable to unpatchable attacks.
major security concern⚠️ pic.twitter.com/drBZs1vGhg
— Kryptoinsides (@KryptoInsidesHQ) December 4, 2025
Une vulnérabilité gravée dans le matériel
Le problème ne pourra jamais être résolu via une mise à jour. La faiblesse vient du silicium, de la manière dont la puce a été conçue. Ce type de défaut n’a tout simplement pas de solution côté logiciel.
À ce stade, inutile d’imaginer qu’un attaquant aurait besoin d’un génie ou d’un équipement hors norme pour reproduire le scénario. Il suffit de relancer la puce pour retenter l’opération, et recommencer autant de fois que nécessaire. À force, la faille finit par s’ouvrir.
Pour les utilisateurs, la conclusion est simple : tant que leur téléphone utilise cette puce, leur sécurité dépend d’un composant qui n’est pas fait pour protéger des clés privées. Et aucune mise à jour ne pourra inverser cette réalité.
Le rappel qui dérange : un smartphone n’est pas un coffre-fort
MediaTek ne cache pas que cette puce n’a jamais été pensée pour stocker des clés privées sensibles. Elle n’a pas les protections matérielles utilisées dans les composants dédiés aux transactions financières. Ce n’est pas un défaut isolé, mais une limite structurelle.
Cela remet en cause une croyance répandue : un téléphone n’est pas fait pour sécuriser des clés privées. Avec les risques logiciels, les applis et une faille matérielle en plus, il reste un outil polyvalent. On est loin d’un environnement pensé pour la sécurité.
Dès qu’il est question de sécurité, Ledger enfonce le clou : rien ne remplace un portefeuille matériel. Un hardware wallet a été pensé pour sécuriser les clés privées. À l’inverse, un smartphone reste trop polyvalent pour garantir cette protection.
Mieux vaut prévenir que réparer
Cette vulnérabilité rappelle que même un smartphone moderne n’offre pas les défenses nécessaires pour protéger des clés privées. Quand les enjeux sont aussi élevés, la seule stratégie raisonnable consiste à utiliser un portefeuille matériel et à ne jamais laisser les clés sur un appareil grand public. Une simple mauvaise surprise peut suffire à vider un portefeuille entier.
Sources : Cointelegraph
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