Ledger, champion français du hardware wallet, dévoile Recovery Key. Cette carte NFC restaure un portefeuille complet sans connexion, mariant simplicité bancaire et sécurité hors-ligne, deux ans après la controverse Ledger Recover.
Recovery Key : fonctionnement et architecture
La carte s’active lors de la première liaison à un Nano X ou Nano S Plus. Le Secure Element du wallet dérive alors une version chiffrée de votre seed et la stocke dans la puce interne. Aucun fragment n’est exporté, car le NFC ne transmet qu’un blob signé avant d’être effacé du cache.
Lors d’une restauration, l’utilisateur saisit son code PIN et confirme via le bouton du wallet. Ensuite, en effet, la carte libère le blob qui reconstruit comptes, applications et NFT en quelques secondes, même hors réseau. Vous pouvez, d’ailleurs, comparer la configuration avec celle décrite dans notre test complet du Ledger Nano X.
Techniquement, la dérivation repose sur un schéma BIP-32 modifié combiné à un identifiant aléatoire unique. Ainsi, même si une carte était clonée, les chaînes publiques générées demeureraient inutilisables sans validation par le Secure Element. Par ailleurs, le firmware de la carte sera publié sous licence open-source, ce qui ouvre la porte à des audits externes rapides.
Pourquoi Ledger change de cap
En 2023, le service cloud Ledger Recover divisait la seed en trois fragments envoyés chez des gardiens KYC. Cette démarche, toutefois, fut jugée incompatible avec l’éthique crypto, plusieurs développeurs évoquant une « porte dérobée ».
Recovery Key supprime donc le KYC, garde les secrets localement et adopte une licence open-source sur le firmware. Ainsi, les chercheurs indépendants peuvent auditer le code et publier d’éventuels correctifs sans attendre Ledger. De plus, le produit reste éligible aux programmes de bug-bounty de l’entreprise, ce qui renforce la transparence.
Impacts pour le marché et la réglementation
Selon CoinMarketCap, Bitcoin domine encore plus de 60 % de la capitalisation totale. Pour cette raison, la moindre erreur de sauvegarde peut coûter des milliards, d’où l’intérêt d’une solution tap-to-recover fiable.
Les régulateurs européens pourraient, cependant, apprécier l’absence de cloud, car les données sensibles ne franchissent plus les frontières. Néanmoins, un voleur muni de la carte et du code PIN conserverait une fenêtre d’attaque, ce qui pousse Ledger à prévoir un délai verrou configurable. En effet, un « time-lock » de 24 heures laisserait le temps de neutraliser la carte volée.
https://twitter.com/Ledger/status/1805243217896544259
Les concurrents directeurs, comme Trezor, Keystone ou GridPlus, observent attentivement cette évolution. Certains prototypes, toutefois, restent dépendants d’un smartphone ; Ledger, en misant sur un périphérique autonome, garde donc une longueur d’avance. Si le format carte s’impose, le marché des sauvegardes papier pourrait disparaître au profit de solutions NFC plus robustes.
Prix, disponibilité et bonnes pratiques
La Recovery Key sera commercialisée 39 € dès septembre sur la boutique Ledger et chez plusieurs enseignes high-tech. Par ailleurs, un pack couplant Nano X et carte bénéficiera d’une remise de lancement de 10 %. Un programme d’échange à prix réduit est aussi prévu pour les premiers acheteurs de Ledger Recover, afin de faciliter la transition.
Ledger recommande de conserver la carte dans un coffre ignifugé et d’activer la double confirmation. En effet, cette précaution limite le risque d’usage forcé tout en évitant les tracas liés aux sauvegardes papier. Enfin, l’entreprise publiera chaque trimestre un rapport de sécurité recensant les audits indépendants ainsi que les améliorations firmware appliquées.
Sources
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