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Malte dans la tourmente : pourquoi la licence accordée à OKX crée la polémique ?

Un chevalier en armure dorée, brandissant un parchemin

L’autorité européenne des marchés financiers (ESMA) a vivement critiqué la décision de Malte d’accorder une licence à OKX, une des plus grandes plateformes de cryptomonnaies au monde. En effet, selon l’ESMA, cette décision serait en contradiction avec le nouveau cadre réglementaire MiCA, censé harmoniser les pratiques entre pays européens.

Un cadre commun… mais des interprétations divergentes

L’objectif de MiCA (Markets in Crypto-Assets), entré en application le 30 juin 2025, est de créer un cadre uniforme pour encadrer les services liés aux crypto-actifs dans l’Union européenne. Chaque État membre conserve toutefois un pouvoir d’appréciation lors de la phase transitoire de 18 mois.

C’est dans ce contexte que Malte a délivré une licence à OKX, autorisant la plateforme à opérer sur l’ensemble du marché européen. Une décision qui n’aurait pas plu à l’ESMA, l’organisme estimant que l’île aurait dû attendre des éclaircissements supplémentaires.

On rappelle d’ailleurs la position de l’institution : les autorités nationales doivent se coordonner davantage pour éviter des interprétations trop laxistes de MiCA.

Une stratégie agressive d’OKX pour s’imposer en Europe

OKX, qui s’est récemment retirée de plusieurs juridictions asiatiques, semble désormais vouloir renforcer sa présence sur le marché européen. L’obtention de cette licence à Malte est un coup stratégique.

Sur son site officiel, OKX affirme vouloir « construire un pont entre le Web3 et les investisseurs européens », promettant des outils robustes et une sécurité renforcée. D’après CoinGecko, la plateforme se place régulièrement dans le top 5 mondial en volume d’échange quotidien.

En parallèle, Binance ou encore Bybit ont connu des revers récents avec certaines régulations nationales. La stratégie d’OKX semble donc miser sur une approche opportuniste, ciblant les pays les plus accueillants.

Pour mieux comprendre l’évolution du cadre réglementaire européen, vous pouvez consulter la page MiCA de CoinMarketCap, qui présente en détail son fonctionnement et ses enjeux pour le marché crypto.

Un précédent qui inquiète d’autres régulateurs

Cette affaire ravive une vieille tension entre souplesse nationale et rigueur européenne. D’autres pays comme la France ou l’Allemagne ont mis en place des processus d’agrément plus rigoureux, imposant des standards de conformité élevés.

À ce titre, l’Autorité des marchés financiers (AMF) en France a rappelé qu’une simple licence obtenue ailleurs ne garantit pas un accès direct au marché français sans vérification complémentaire. Un précédent article d’ActuFinance abordait déjà cette tension.

Tout porte à croire que cette affaire OKX-Malte pourrait accélérer la réflexion européenne sur les règles d’harmonisation. En effet, plusieurs observateurs redoutent que certains États servent de chevaux de Troie réglementaires, attirant les géants du secteur avec des exigences allégées.

D’ailleurs, la Commission européenne a prévu une réunion avec les autorités de régulation de chaque pays à la fin juillet pour clarifier la portée du passeport européen sous MiCA.

En attendant, les utilisateurs européens doivent rester vigilants : toutes les plateformes opérant légalement ne garantissent pas la même robustesse réglementaire selon leur pays d’origine.


Sources


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Baptiste Leclercq

Baptiste Leclercq

Rédacteur spécialisé en crypto-monnaies pour Actufinance.fr, je décrypte au quotidien l’actualité des marchés numériques, des projets blockchain émergents et des tendances DeFi. Fort d’une expertise pointue acquise au fil des années dans l’écosystème crypto, je veille à fournir une information claire, fiable et à jour pour aider les lecteurs à mieux comprendre les enjeux de ce secteur en constante évolution. Mon objectif : rendre l’innovation accessible à tous, sans sacrifier la rigueur journalistique.

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