Ces derniers temps, des mineurs de Bitcoin en solo font la une des news du marché, car ils affichent des gains qui défient les pronostics. On parle de petits appareils, branchés à la maison, qui réussissent à valider des blocs et à empocher des centaines de milliers de dollars.
Un phénomène en hausse : Victoires récentes des mineurs en solo
Entre janvier 2022 et mars 2025, le nombre de blocs minés en solo via la plateforme Solo CKPool est passé de 7 à 16 blocs par an, une progression modeste en volume, mais significative dans un environnement ultra-concurrentiel dominé par des pools géants comme Foundry USA, F2Pool ou AntPool.
Le 10 mars 2025, un mineur utilisant une simple Bitaxe de 480 GH/s — une machine à moins de 200 dollars — a réussi à traiter le bloc 887 212, empochant une récompense totale de 263 000 dollars.
Moins de deux semaines plus tard, le 21 mars 2025, un autre mineur solo a résolu le bloc 888 737 avec une configuration domestique composée de trois FutureBit Apollo et d’un Antminer S19 Pro, pour un total de 266 000 dollars en récompenses.
Et bien que ces événements restent statistiquement rares, leur fréquence croissante s’aligne avec une visibilité accrue sur les réseaux sociaux et une communauté croissante autour du minage décentralisé.
Entre amateurs passionnés et petits collectifs organisés
Derrière l’étiquette de mineur en solo, il y a de tout. Certains bricolent chez eux avec une seule machine, d’autres préfèrent rester hors des grands pools malgré des setups bien plus puissants.
Solo CKPool, contrairement à ce que son nom suggère, ne mutualise pas le hashrate et attribue l’intégralité des récompenses au mineur qui trouve un bloc. Cela a pour effet d’attirer aussi bien des particuliers que des acteurs disposant de hashrates conséquents.
Block 888737 – A Short Story
Our awesome anonymous customer who hit the last Apollo Solo Block reached out to our team and allowed us to share their epic story with the world!
To many more! pic.twitter.com/SP50xHUT4l
— FutureBit (@FutureBit) March 26, 2025
Certains cas, comme celui du FutureBit Apollo ayant résolu un bloc en janvier 2025, sont dus à des campagnes de dons de puissance de calcul par des groupes à but non lucratif, ce qui fausse parfois la perception d’une victoire amateur.
Ainsi, il faut regarder au-delà du matériel pour comprendre qui mine vraiment.
Le facteur chance : Probabilités, espoirs et réalités techniques
Les chances de succès pour un petit mineur sont dérisoires. Une Bitaxe Gamma 601 tourne autour d’une chance sur 4,6 millions de valider un bloc en une journée, soit à peine une chance sur 12 700 sur un an. Le mineur du 10 mars 2025 a gagné malgré une configuration encore moins puissante.
Techniquement, c’est possible, mais c’est de l’ordre du coup de dés. Cela dit, avec de plus en plus de tentatives individuelles, il devient statistiquement plus probable que certains réussissent.
Ce n’est pas que chacun a plus de chance, c’est qu’ils sont simplement plus nombreux à essayer.
D’ailleurs, derrière le minage solo, il y a aussi une posture. Beaucoup ne cherchent pas à rentabiliser à tout prix, mais veulent participer à un Bitcoin plus ouvert, moins contrôlé par les géants.
Ce mouvement reste minoritaire, mais il réactive une vision plus décentralisée du réseau, où la participation compte autant que la performance.
Sur le même sujet :