Le ton a changé à Wall Street. Morgan Stanley recommande désormais d’intégrer un peu de crypto dans les portefeuilles orientés croissance. Une fourchette de 2 % à 4 % qui vise plutôt l’opportunité de croissance supplémentaire, tout en rappelant la discipline du risque.
D’ailleurs, la grande banque américaine ne lève pas toutes les barrières. Les profils “préservation” et “revenu” restent à 0 %, ce qui positionne la crypto dans une « poche tactique », à rééquilibrer strictement selon la volatilité et la liquidité disponibles.
Que dit vraiment Morgan Stanley ?
D’abord, les guidelines fixent 2 % pour “Balanced Growth” et jusqu’à 4 % pour “Opportunistic Growth”. Un tel niveau d’allocation reflète un risque acceptable, assorti d’un rééquilibrage régulier pour éviter les dérives de poids de portefeuille que pourraient entraîner des mouvements extrêmes.
Ensuite, le comité de conseil compare sans trop de surprise Bitcoin à un “or numérique” et, plus intéressant, classe l’ensemble des cryptoactifs parmi les actifs « spéculatifs mais populaires ». Cependant, il rappelle aussi que la qualité d’exécution, la liquidité et la conservation restent les trois piliers pour les clients patrimoniaux.
Par ailleurs, ce virage s’inscrit dans une trajectoire plus large. Morgan Stanley prépare en effet le trading crypto sur E*Trade, ce qui renforce l’outillage opérationnel côté banque et courtage. Pour retrouver les détails de cette opération, relisez notre analyse ici.
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— CME Group (@CMEGroup) October 6, 2025
Des signaux d’intégration qui se multiplient
Premièrement, les ETF spot ont installé des canaux d’accès conformes aux standards institutionnels. C’est évidemment Bitcoin qui sert de cœur battant pour ce nouvel environnement, alors que l’ETF sur l’Ether élargit l’horizon d’investissement, notamment avec des rendements on-chain et de nouvelles options de couverture.
Deuxièmement, l’infrastructure des dérivés monte d’un cran avec l’extension des produits régulés. En effet, l’offre futures et options sur des altcoins majeurs améliore la palette des hedges delta et l’implémentation des mandats multi-actifs.
Troisièmement, la norme comptable ASU 2023-08 du FASB clarifie la façon de comptabiliser les cryptoactifs à leur juste valeur. Concrètement, le P&L reflète mieux les variations de prix, ce qui facilite l’auditabilité et rassure les comités d’investissement. Voir la page du FASB pour les détails.
Quatrièmement, MiCA stabilise le cadre réglementaire pour émetteurs et prestataires en Europe. Cela permet aux due diligences de gagner en prévisibilité, et aux stablecoins encadrés de servir d’outils de règlement à faible friction dans les workflows de trésorerie.
Cinquièmement, la tokenisation d’actifs de taux explose, portée par des fonds monétaires et bons du Trésor émis en tokens. En pratique, collatéral, règlement et reporting gagnent en rapidité, ce qui rapproche d’autant la crypto des fonctions “cash management” des sociétés.
Enfin, en termes de gestion de risque, rappelons que corrélation et volatilité peuvent monter en stress. Toutefois, pour reprendre l’expression, une « poche tactique » mesurée réduit l’empreinte de queue, surtout si elle est liquide et rééquilibrée régulièrement. Les gérants de fonds privilégient des véhicules transparents, avec une garde qualifiée et une gouvernance sans angle mort.
Sources
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