
Une fraude discrète qui progresse à pas lents mais sûrs
Le « pig-butchering » commence presque toujours de la même manière : un message anodin, parfois envoyé au hasard. Une conversation se construit doucement, jusqu’à installer un climat où la victime se sent en confiance. C’est là que les escrocs glissent l’idée d’un investissement crypto « intéressant ». Ils la présentent sans insister, justement pour éviter d’éveiller les soupçons.
Une fois sur la plateforme, tout paraît normal. Les dépôts s’affichent, les graphiques réagissent et les gains semblent réels. Et puis, tout se fige d’un coup. La tentative de retrait révèle le piège. Les fonds ont déjà disparu dans des réseaux très structurés, souvent installés dans de grands complexes.
Chainalysis estime que ces fraudes pèsent près de 10 milliards de dollars. Un chiffre qui montre à quel point ce modèle s’est industrialisé. Ce ne sont plus de petites opérations isolées. C’est un système complet, avec ses équipes, ses scripts et ses chaînes de blanchiment conçues pour absorber de gros volumes.
Une riposte qui se renforce grâce à la blockchain
Face à cette montée en puissance, les États-Unis ont décidé de muscler leur réponse. Le Département de la Justice a formé une task force uniquement dédiée à ces réseaux. L’objectif n’est plus de gérer les cas un par un. Les autorités ciblent maintenant les réseaux, leurs fonds et les mécanismes qui les alimentent.
Les acteurs crypto apportent leur aide. Tether, OKX et d’autres ont déjà permis de geler des millions de dollars liés à ces arnaques. Ce n’est pas suffisant pour inverser la tendance, mais cela complique la tâche des criminels.
La blockchain, de son côté, devient un allié précieux. Elle permet d’observer les flux, de repérer les adresses suspectes et de remonter des schémas entiers en quelques minutes. Reste que le point le plus fragile demeure la sortie vers la monnaie fiduciaire. Tant que cette porte reste ouverte, les criminels conservent une marge d’avance.
🚨 ALERT: Chainalysis says pig-butchering scams have grown into a 𝗻𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻𝗮𝗹 𝘀𝗲𝗰𝘂𝗿𝗶𝘁𝘆 𝘁𝗵𝗿𝗲𝗮𝘁, powered by organized crime and AI-driven manipulation.
Stay SAFU out there. 👀 #CryptoScam #Security #Blockchain #Chainalysis pic.twitter.com/S8UPutYAgX— CNC Signal Global Inc. (@CNCSignalGlobal) November 14, 2025
Le facteur humain, une faiblesse que les escrocs maîtrisent parfaitement
Aucune technologie ne peut vraiment protéger contre ce qui se joue au début. Les criminels misent sur la psychologie. Ils avancent lentement, écoutent et rassurent. Leur objectif est simple : créer une relation crédible, presque confortable.
Au fil du temps, la victime baisse sa garde sans s’en rendre compte. Elle pense avoir trouvé un interlocuteur fiable et un conseil honnête. C’est cette dimension humaine très subtil, qui rend le “pig-butchering” si difficile à combattre.
Une fois la confiance installée, la suite se déroule naturellement. L’investissement paraît logique. La démarche semble saine. Et lorsque les doutes arrivent, il est déjà trop tard.
Pig Butchering : un risque qui ne disparaîtra pas du jour au lendemain
Cette forme d’escroquerie ne recule pas. Elle s’adapte, se structure et exploite des failles qui dépassent le cadre technique. La prévention devient essentielle, tout comme la capacité des acteurs crypto à agir rapidement.
Sources : Cointelegraph
