Si nous nous détendions un peu, en ces temps si troubles et maussades de par le Monde, et pourquoi pas avec la fiscalité (si, si, vous allez voir, c’est possible !), bien que la fiscalité n’ait pas la réputation d’être franchement drôle !… On réussit néanmoins parfois à avoir le sourire, sinon le fou rire, tellement certaines situations sont cocasses, ou certaines formulations apparaissent comme parfaitement ridicules ! C’est que, de l’Antiquité à nos jours, la fiscalité occupe bien notre quotidien !
Déjà dans l’Antiquité…
La fiscalité était déjà connue dans l’Antiquité (d’où l’expression : « c’est aussi vieux que les impôts ! »), et à Rome l’Empereur Vespasien « imposait » les latrines qui portent d’ailleurs son nom !… Personne ne sait vraiment si cette fiscalité faisait rire ou sourire à l’époque !
Et jadis en France…
En revanche on sait qu’en France, avant la Direction générale des Finances Publiques (DGFIP) actuelle, il y eut pendant longtemps la Direction générale des impôts (DGI), et il y a plus de cinquante ans de cela, les services n’étaient pas du tout structurés comme ils le sont de nos jours (mais ils n’en fonctionnaient pas moins bien qu’aujourd’hui…, et peut-être même mieux !).
A une époque donc, il y eut d’un côté les Contributions indirectes, et de l’autre, les Contributions directes, avant qu’on organise les « Centres des impôts » en « IFAC » (s). Que voulait bien dire cet acronyme : IFAC ? : « Inspection Fusionnée d’Assiette et de Contrôle ». Un jour, dans un de ces IFAC les agents reçurent un courrier plutôt spécial dans une grande enveloppe non anonyme, avec, d’un trait bien appuyé, l’adresse suivante : « IFAC – Inspection Fumante d’Assiettes et de Casseroles » ! Le contenu était à l’avenant, car son auteur, bien « remonté » et plein d’esprit et d’humour, avait fait ce qu’il fallait ! En matière « d’assiette » (de l’impôt), on peut dire qu’il avait « mis les pieds dans le plat » !
On ne le sait pas toujours, mais le fisc émet, pour effectuer ses impositions et mises en recouvrement, et c’est le cas de l’impôt sur le revenu, des « rôles d’imposition », et il fut un temps où, pour « x » raison, il était possible de demander au « Percepteur » de l’époque (fonction disparue aujourd’hui), un « extrait de rôle » (pour servir de « justificatif » pour l’obtention d’une allocation, par exemple). Aussi l’un d’eux reçut un jour une lettre mal orthographiée, d’une dame expliquant qu’on lui demandait de produire un « extrait drôle » : ainsi formulée, sa demande déclencha l’hilarité générale dans le service !…
Une autre fois, un rédacteur du contentieux d’une direction, un type « de bonne volonté » mais véritablement souvent « dans la lune », et qu’il ne fallait surtout pas déconcentrer tandis qu’il rédigeait (à l’époque, à la main…) les réponses qu’il adressait aux contribuables qui avaient effectué une réclamation, écrivit (distrait) au destinataire en guise de conclusion, juste avant la formule de politesse, « je vous prie de bien vouloir déféquer à souhait », à la place de : « je vous prie de bien vouloir déférer à ce souhait », et la réponse partit sous cette forme, car il ne se relisait pas !… Il ne s’en aperçut que plus tard, trop tard, alors qu’il relisait la photocopie de sa missive !
Il est arrivé souvent aussi que des contribuables à l’imagination débordante écrivent en adressant ainsi leur courrier : « Direction des Sévices Fiscaux de… », comme s’ils pensaient sans doute que, comme au Moyen-Age, les contribuables étaient soumis à la « question », à la « torture », voire à « l’écartèlement » !…
Une autre fois, un contribuable désespéré en appela, par écrit, à l’intervention du ministre « de la Ponction Publique » ! Faute de frappe, ou lapsus volontaire ? Si oui, c’était plutôt bien trouvé ! …
Citons également (il y a maintenant prescription) l’anecdote suivante : c’était au temps où ce n’était pas encore la Douane qui allait gérer et contrôler les droits indirects sur les alcools, mais les « Contributions indirectes ». Un beau jour, on demanda à un agent des impôts de remplacer « au pied levé » un collègue malade, avec pour « mission » de suivre un « parcours parsemé d’alambics » (car nous étions en période de fin d’autorisation de distiller), et d’y « poser tour à tour des scellés » d’une certaine manière, afin de les rendre « inutilisables » pour le reste de l’année, jusqu’à la prochaine saison, et d’empêcher l’utilisation de ces merveilleuses machines.
Mais le malheureux, plein de bonne volonté, n’y connaissait strictement rien et, après « une petite demi-heure de formation », il s’embarqua, muni de pinces, fils d’acier, plomb, pince à sceau. Il était satisfait de sa journée, en rentrant ! Il pouvait bien !… Les bouilleurs de cru l’étaient également, car les alambics ayant été tous très mal scellés, ils purent après le départ de l’agent, la saison étant encore très belle, continuer à distiller sans problèmes, et sans rompre les « scellés » !…
De nos jours…
Dans le genre ridicule (qui ne tue pas, on le sait), il y a l’histoire vraie et assez récente de ce contrôleur des impôts qui, rédigeant une « réponse aux observations du contribuable » (à la proposition de rectification, ou redressement que ce dernier avait reçue), sur un imprimé n° 3926-SD, ne se rendit pas compte en l’écrivant qu’il citait dans ses réponses des « éléments », « noms de sociétés » et « noms propres » qui ne concernaient absolument pas le redressement contesté par le contribuable auquel il répondait !…
Ce sont là les pièges du « copier-coller », très employé actuellement par les services de l’Etat ! Partie en l’état, cette « réponse au contribuable » fit les « choux gras » de ce dernier ou plutôt de son « conseil », qui obtint sans difficulté l’annulation pure et simple des redressements, la réponse 3926-SD étant « viciée » et ayant de plus « violé gravement le secret professionnel » !
Et puis aviez-vous remarqué cette curiosité ? « Bercy » est l’anagramme du mot « Cyber » ! Pas étonnant quand on sait que l’imposant bâtiment regorge d’ordinateurs à tous les étages, des portables aux très puissants ordinateurs (le « big data »), serveurs et autres installations « branchées » en particulier sur le web, la fameuse « e-administration » très sophistiquée dont s’enorgueillit le ministère, les services de Bercy ayant également dopé ses ordinateurs avec la fameuse « intelligence artificielle » (IA) pour une plus grande efficacité dans la recherche et le ciblage de la fraude !
Mais l’humour et la fiscalité, c’est aussi l’affaire de citations, plus ou moins célèbres, mais toujours savoureuses.
Citations humoristiques sur la fiscalité
Les impôts ont de tous temps fortement inspiré le monde, de parfaits anonymes du « café du commerce » jusqu’à quelques « célébrités ». La fiscalité française est un sujet qui, bien que sérieux, a inspiré des citations mordantes et des réflexions amusantes de la part d’auteurs célèbres, dont voici quelques perles sur l’impôt, les taxes et la fiscalité, dont certaines sont pertinentes et non dénuées d’humour.
Un paroissien demanda à un prêtre quel comportement avoir face au fisc. « Payez ! … Payez ! … Payez pour nous ! » lui répondit le prêtre (Raymond Devos)
« S’il y avait un impôt sur la connerie, l’Etat s’autofinancerait » (Jean Yanne)
« Lorsque je donne quatre coups de pédale, il y en a trois pour le fisc » (Bernard Hinault)
« Si l’Etat créait un impôt sur la beauté, je serais exonéré » (Sim)
« Un millionnaire est un milliardaire qui vient de payer ses impôts » (Jean Rigaux)
« C’est au moment de payer ses impôts qu’on s’aperçoit qu’on n’a pas les moyens de s’offrir l’argent que l’on gagne » : une réalité financière souvent ressentie ! (Frédéric Dard)
« Le fraudeur fiscal est un contribuable qui s’obstine à vouloir garder un peu d’argent pour son propre usage » (Philippe Bouvard)
« Les conneries c’est comme les impôts, on finit toujours par les payer ! » : une vérité universelle, n’est-ce pas ? (Michel Audiard)
« Puisque les impôts ont une « assiette », pourquoi mangent-ils dans la nôtre ? » (Alphonse Allais)
« Chaque contribuable est quelqu’un qui travaille au profit du gouvernement sans être astreint à passer les concours de fonctionnaires » (Ronald Reagan)
« Nous payons des impôts pour rétribuer des fonctionnaires chargés de veiller à ce que nous payions bien nos impôts afin de rétribuer d’autres fonctionnaires » (Anonyme)
« Un moyen de réduire les impôts serait d’organiser une élection chaque année, car il semble que l’année des élections, il n’y ait jamais d’augmentation d’impôts » (Anonyme)
« La France est un pays extrêmement fertile : on y plante des fonctionnaires et il y pousse des impôts » : une métaphore fertile ! (Clemenceau)
« Pourquoi payer son impôt sur le revenu ? Il vaut mieux attendre qu’il reparte ! » (Pierre Dac)
« En France, tout ce qui bouge, on le taxe ; tout ce qui bouge encore, on le réglemente ; tout ce qui ne bouge plus, on le subventionne … » (Anonyme)
« Le jour est proche où nous n’aurons plus que l’impôt sur les os » (Michel Audiard)
« Il faut demander plus à l’impôt et moins aux contribuables. » (Alphonse Allais)
« Mon percepteur des contributions m’abandonne généreusement une partie de ce que je gagne » (Hergé)
« Quelle est la différence entre un taxidermiste et un percepteur ? Le taxidermiste ne prend que la peau » (Mark Twain)
« L’impôt, tu l’aimes ou tu l’acquittes ! » (Anonyme)
« J’ai déjà essayé de payer mes impôts avec le sourire, ils préfèrent un chèque » (Jean Yanne)
“Éviter de payer des impôts est la seule recherche intellectuelle gratifiante.” Une approche humoristique de la fiscalité ! (John Maynard Keynes, économiste)
“Deux milliards d’impôts ! J’appelle plus ça du budget, j’appelle ça de l’attaque à main armée !” Une façon imagée de décrire la pression fiscale ! (Michel Audiard)
Conclusion
En somme, l’humour dans la fiscalité française nous rappelle que même les sujets sérieux peuvent être abordés avec un « sourire en coin ». Après tout, rire des impôts, c’est peut-être la meilleure façon de les supporter !
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