À Washington, le vent tourne pour la régulation crypto. La SEC, longtemps critiquée pour son approche rigide de la crypto, semble vouloir tendre la main. Derrière ce virage, une question : la tokenisation est-elle sur le point de franchir un cap décisif aux États-Unis ?
La SEC adoucit son discours et ouvre la porte au dialogue
À Singapour, la commissaire Hester Peirce a surpris son auditoire en annonçant que l’institution américaine est prête à « travailler avec ceux qui veulent tokeniser ». Un ton bien différent de celui adopté ces dernières années.
Ce changement ne sort pas de nulle part. Paul Atkins, actuel président de la SEC, plaide depuis plusieurs mois pour une modernisation de la réglementation. Dans son esprit, il ne s’agit plus seulement de sanctionner. L’enjeu est aussi d’adapter la loi à des technologies en mouvement permanent.
En somme, l’idée est simple : assouplir des règles devenues obsolètes et préciser enfin le statut des actifs numériques. Le but est aussi d’offrir un terrain plus sûr aux entreprises prêtes à lancer des titres tokenisés.
Les premiers gestes sont déjà visibles. La SEC a mis en place une procédure accélérée pour les ETF crypto spot. Elle a aussi accordé récemment une rare lettre de « non-action » à la startup DoubleZero. Un signal qui tranche avec la stratégie de confrontation qui dominait jusque-là.
🇺🇸 La SEC et la CFTC lancent une nouvelle ère de coopération.
Le responsable de la SEC, Paul Atkins, a déclaré que la réglementation fragmentée qui étouffait les innovations et poussait les projets crypto à l'étranger appartenait désormais au passé.
Il ne s'agit pas d'une… pic.twitter.com/C1nYiPmc2T
— Goku 🗞 (@Crypto__Goku) September 30, 2025
Tokenisation : donner une seconde vie aux actifs classiques
Transformer le réel en numérique, voilà l’idée. Action, appartement, tableau… presque tout peut être tokenisé. Et une fois sur la blockchain, l’actif prend une autre dimension. Il se négocie plus vite, s’échange à toute heure et attire des investisseurs qui n’y avaient pas accès auparavant.
Jusqu’ici, les États-Unis se montraient frileux. De nombreux projets ont donc choisi de se développer ailleurs, dans des juridictions plus souples. Mais avec ce changement d’attitude, les conditions pourraient enfin être réunies. L’écosystème américain pourrait ainsi prendre le train en marche.
Atkins veut même aller plus loin. Dans ses interventions, il a évoqué l’idée d’autoriser sur une même plateforme la négociation d’actifs traditionnels et de titres tokenisés. Une évolution qui ouvrirait la porte à une finance beaucoup plus fluide et intégrée.
Cela dit, tout n’est pas réglé. La frontière entre jeton « utilitaire » et jeton assimilable à une valeur mobilière reste parfois floue. Et la SEC devra trouver un équilibre subtil : encourager l’innovation sans relâcher la vigilance sur la protection des investisseurs.
Un virage prometteur mais fragile
La SEC n’apparaît plus seulement comme le gendarme du secteur. Elle veut désormais se positionner en partenaire de ceux qui innovent. Cette avancée pourrait changer la donne pour la tokenisation. Mais si l’intention est claire, la mise en œuvre reste pleine d’embûches. Les prochains mois diront si ce virage marque un véritable tournant ou s’il ne s’agit que d’un ajustement de façade.
Sources : Reuters
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