En ce 28 novembre, le tweet posté par le compte officiel de Solana a fait l’effet d’une petite bombe sur X. En présentant Solana comme « Amazon for finance », le message reprend une phrase culte de Satoshi, pour un effet de punchline garanti.
Toutefois, cette sortie survient alors que le SOL reste chahuté. Car si le jeton a rebondi d’environ 15 % depuis son plus bas du 21 novembre, le prix peine encore à reprendre le dessus sur les résistances techniques.
Un slogan calibré pour les institutionnels
Dans son post, Solana se compare à Amazon, mais dans le domaine de la finance. Pour pousser ce narratif, le tweet insiste sur la vitesse, le coût réduit et l’expérience utilisateur comme moteur d’un futur « flywheel » d’adoption. L’ambition est donc clairement assumée.
Le tweet invoque aussi l’image d’une infrastructure générale concentrant paiements, marchés tokenisés et applications financières. Car en effet, Solana ambitionne de devenir, pour l’activité financière, une « couche tout-en-un » aussi incontournable qu’Amazon pour l’activité market place, qui permettrait de faire circuler ETF on-chain, stablecoins et titres tokenisés.
Mais au-delà ces belles intentions, la réalité reste rétive pour Solana, par exemple concernant les ETFs y étant adossés, qui n’avaient pas suffi à débloquer le prix autour des 200 $. Ainsi, si le narratif institutionnel progresse, le marché reste sélectif et peu amène face aux excès d’optimisme.
Solana is Amazon for finance.
If you don't believe me or don't get it, I don't have time to try to convince you, sorry.
— Solana (@solana) November 28, 2025
Un narratif puissant… mais à double tranchant
Cette formule « Amazon de la finance » a bien sûr déclenché immédiatement un débat sur X, impliquant notamment des builders comme Mert Mumtaz. Car certains y voient un positionnement trop agressif, là où la prudence serait plutôt de mise, dans un contexte où le réseau reste exposé à des épisodes de congestion.
Mais d’autres jugent au contraire ce branding très cohérent avec la réalité des flux. En effet, on observe que malgré la volatilité les produits liés à Solana attirent encore des capitaux. De plus, plusieurs rapports soulignent que, même après les corrections de prix, les achats institutionnels sur les ETF SOL ne ralentissent pas.
Un contraste qui est d’ailleurs frappant : alors que SOL est en baisse sur 30 jours, les ETFs enregistrent encore des entrées nettes, montrant que jouer sur le long terme n’effraie pas certains acteurs. Mais attention : une trajectoire linéaire pour le cours n’en devient pas garantie pour autant, surtout si la liquidité globale se tend.
À plus long horizon, on peut citer des analyses comme celle de VanEck, qui laissent entrevoir des scénarios de valorisation très dispersés à l’horizon 2030, allant de quelques dollars à plusieurs milliers. Une dispersion qui nous rappelle à quel point aucun narratif ne remplacera l’incertitude fondamentale qui persiste sur les revenus futurs du réseau.
Comment un investisseur peut-il lire ce discours ?
Pour les investisseurs, il faut surtout voir ce genre de slogan comme un indicateur de sentiment. Et s’il a le mérite de montrer la confiance de l’équipe et sa volonté de parler le langage de Wall Street, il ne constitue pas un argument d’investissement suffisant.
Plus concrètement, il faudra plutôt surveiller si les métriques suivent : volume DeFi, frais payés on-chain, parts de marché des ETF et résilience de l’infrastructure. Car en effet, cette posture « Amazon de la finance » ne pourra gagner en crédibilité que si ces données progressent de façon durable.
Last but not least, rappelons que la prudence est mère de toutes les décisions, et pousse une gestion du risque rigoureuse dans l’interaction avec ce narratif. Certes, les creux ascendants du SOL, s’ils se confirment avec des flux stables vers les ETF, peuvent effectivement valider une reprise. Mais si les supports majeurs sont perdus, on se souviendra bien trop vite qu’un slogan n’immunise pas contre un nouveau leg baissier.

