
Un texte qui devait avancer… mais qui peine à progresser
Le gouvernement voulait offrir un cadre clair aux stablecoins adossés au won. L’objectif était plutôt simple : rassurer les investisseurs tout en laissant un peu d’espace aux innovateurs.
Sauf que la Banque de Corée a remis les choses en perspective. À ses yeux, ce sont les banques qui doivent garder la main sur l’émission de ces actifs. Pas parce qu’elle veut bloquer l’innovation, dit-elle, mais parce qu’un stablecoin émis par une entreprise tech ou un acteur non bancaire pourrait ressembler à une activité de banque déguisée.
La FSC n’est pas du même avis. Elle imagine un modèle plus large qui intégrerait aussi les fintechs. Le pays compte déjà de nombreuses entreprises capables de proposer des solutions modernes. Les écarter d’emblée bloquerait ainsi l’essor d’un marché encore jeune.
Entre ces deux visions, aucune convergence ne se dégage vraiment. Les discussions stagnent et aucun des trois projets de loi ne convainc. Résultat : ce qui devait être voté rapidement s’ajoute maintenant à la liste des dossiers en attente.
🚨JUST IN: South Korea might soon have new laws for stablecoins. Politicians are checking out three plans that talk about reserves, licenses, and interest.
If these plans become law, it could make it much easier to tokenize real-world assets in Korea. pic.twitter.com/BWgL1JzlJu
— Ledger Man 🎩 (@strivex_) November 25, 2025
Les banques n’attendent pas le feu vert pour avancer
Pendant que les régulateurs s’opposent, les banques ne restent pas immobiles. Huit grands établissements ont déjà commencé à planifier leur propre stablecoin. L’objectif est clair : être prêts dès que le cadre tombera. Et surtout, préserver une place centrale dans ce nouveau paysage financier.
La Banque de Corée les encourage, presque ouvertement. Elle veut que les stablecoins suivent les mêmes standards que les produits bancaires classiques : ratios de liquidité, obligations de réserve, transparence. Une logique qu’on retrouve aussi au Japon avec le stablecoin japonais JPYC.
Cette approche place les entreprises technologiques dans une position délicate. Elles avancent prudemment, incertaines de la compatibilité future de leurs projets. Certaines poursuivent leurs investissements, d’autres ralentissent, de peur de voir leurs efforts réduits à néant.
Un marché crypto qui progresse mais ne voit pas encore la route
Malgré le blocage, l’écosystème continue d’avancer. Dunamu et Naver Financial affinent encore leurs services en attendant une décision, persuadés que le pays finira par trancher.
Mais pour le moment, tout le monde marche à vue. Les exchanges attendent, les développeurs testent sans certitude. De même, les investisseurs se demandent quel modèle finira par s’imposer.
Au fond, la Corée du Sud ne veut pas laisser les stablecoins devenir un outil contournant les contrôles bancaires. Le message est clair : l’innovation ne doit pas échapper au cadre réglementaire. Quitte à avancer plus lentement que prévu.
Un choix réglementaire qui pourrait redessiner le marché
La Corée du Sud n’exclut pas les stablecoins, mais elle entend définir les conditions de leur arrivée. Cette prudence peut agacer à court terme, surtout dans un secteur qui évolue vite. Pourtant, ce choix pourrait offrir, demain, une base plus solide pour tous les acteurs.
Sources : Cointelegraph
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