
Un report inattendu qui change le calendrier
La Suisse maintient l’entrée en vigueur de son cadre réglementaire crypto au 1ᵉʳ janvier 2026. En revanche, il renvoie l’échange fiscal international à 2027. Le blocage vient d’un point administratif : le comité chargé de définir les pays partenaires a suspendu ses travaux. Sans cette liste, aucun échange transfrontalier n’est possible même si la loi est prête.
Le pays doit encore mettre de l’ordre dans plusieurs aspects, notamment la manière de déclarer les cryptomonnaies et la façon dont les autorités s’échangent les informations. Dans ce contexte, des étapes intermédiaires sont prévues pour permettre aux acteurs du secteur de se mettre en conformité sans brusquer leurs organisations.
De son côté, le gouvernement préfère avancer prudemment. L’objectif reste l’harmonisation internationale via le CARF. Toutefois, Berne reconnaît que les négociations et les ajustements techniques nécessitent encore plus de temps.
SWITZERLAND DELAYS AUTOMATIC CRYPTO ACCOUNT DATA SHARING WITH FOREIGN TAX AUTHORITIES UNTIL 2027! pic.twitter.com/JVeidNLEib
— That Martini Guy ₿ (@MartiniGuyYT) November 28, 2025
Un sursis bienvenu pour les investisseurs
Pour les particuliers, ce report ressemble à une bouffée d’air. Les détenteurs de cryptomonnaies en Suisse ne verront pas leurs données fiscales circuler immédiatement vers l’étranger.
Les obligations locales restent en place, mais la pression internationale se relâche. Certains y verront l’occasion de réorganiser leur portefeuille ou de régulariser leur situation. D’autres profiteront simplement de ce temps pour anticiper les futures contraintes du CARF.
Certains investisseurs plus tactiques pourraient même ajuster leur exposition selon les juridictions concernées. Le cadre mondial n’étant pas encore totalement fixé, ce délai ouvre une parenthèse stratégique.
Des plateformes sous surveillance mais encore en transition
Pour les plateformes crypto, l’impact est double. Elles devront appliquer de nouvelles obligations dès 2026 : enregistrement, diligence renforcée, collecte plus précise des données clients. La Suisse veut que ses acteurs soient prêts quand le CARF deviendra pleinement effectif.
Mais repousser l’échéance à 2027 leur offre un vrai souffle. Les plateformes, de leur côté, profitent de ce délai pour remettre leurs outils à niveau, consolider leurs infrastructures et adapter leurs procédures aux standards fixés par l’OCDE.
Certaines pourraient même attirer plus d’utilisateurs internationaux tant que le partage automatique n’est pas actif. Ce délai allège donc la pression immédiate tout en maintenant la trajectoire vers une transparence fiscale plus globale.
Vers un cadre mondial… mais pas tout de suite
Le CARF vise à harmoniser les règles fiscales liées aux actifs numériques dans le monde entier. Son objectif est simple : réduire les zones d’ombre et uniformiser les pratiques.
Dans cette optique, la Suisse travaille avec plus de 100 juridictions pour mettre en place un réseau d’échanges d’informations qui devrait inclure la majorité de l’Union européenne, le Royaume-Uni et la plupart des membres du G20.
Cependant, des obstacles persistent. Certains pays majeurs ne sont pas encore intégrés. Par ailleurs, les exigences techniques du dispositif ralentissent son déploiement. Le report suisse illustre bien la complexité d’un système fiscal mondial appliqué aux cryptomonnaies.
Pour autant, la direction reste claire : les actifs numériques entreront tôt ou tard dans un cadre d’échange automatisé. La Suisse préfère simplement avancer à un rythme maîtrisé, sans déstabiliser son écosystème.
Sources : Cointelegraph
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