Un coup dur pour ceux qui tenaient à leur discrétion financière. Bruxelles veut tourner la page : d’ici 2027, les cryptos axées sur la confidentialité et les comptes anonymes devraient disparaître du paysage européen.
Quand la confidentialité devient illégale – que prépare vraiment l’UE ?
L’anonymat a longtemps été l’un des symboles de la crypto. Mais Bruxelles a décidé d’y mettre un terme. Avec le règlement AMLR (Anti-Money Laundering Regulation), l’Union veut éliminer les zones d’ombre qui entourent encore certaines transactions.
Fini les monnaies impossibles à tracer comme Monero (XMR) ou Zcash (ZEC). Conçus pour masquer les flux financiers, ces jetons ne pourront plus circuler légalement dans l’UE. Même sort pour les comptes anonymes. Les plateformes devront y renoncer et identifier chaque utilisateur via des procédures KYC strictes.
Cette réforme complète MiCA, déjà en place pour encadrer les marchés crypto. Mais cette fois, il ne s’agit plus seulement de surveiller. Bruxelles veut interdire purement et simplement.
Le calendrier est désormais fixé, avec une entrée en vigueur en 2027. Ainsi, les États membres ont trois ans pour s’adapter. Une volonté claire se dessine : placer la transparence au centre, quitte à tourner la page de l’anonymat.
Ce que la fin de l’anonymat change pour vous – impacts, réactions, résistances
Pour les utilisateurs, c’est un choc. Les tokens privés n’étaient pas uniquement un outil pour les criminels. Beaucoup s’en servaient pour protéger leurs données ou préserver une intimité financière.
La notion de vie privée en crypto va devoir s’adapter, mais dans un cadre nettement plus serré. Cela risque de briser l’image d’un espace de liberté qui faisait l’attrait de cet univers.
Les plateformes, elles, vont devoir assumer les nouvelles contraintes. Les procédures KYC devront être repensées, les contrôles deviendront plus réguliers et la surveillance plus pesante. Quant à celles qui avaient bâti leur réputation sur la confidentialité, elles n’auront pas d’autre choix que de se réinventer ou disparaître.
La communauté, elle, ne se résigne pas. Les développeurs rappellent que les codes sources des cryptos privées sont publics et impossibles à effacer. Ces jetons continueront d’exister, mais circuleront surtout hors d’Europe.
Reste que pour la majorité, se conformer sera inévitable. Les sanctions prévues sont lourdes et les plateformes européennes ne prendront pas le risque de perdre leurs licences. Dans ces contextes, l’anonymat n’a plus rien d’un luxe. Le protéger devient un impératif de sécurité, parfois même une garantie de liberté.
Privacy in crypto is not gone… yet.
EU’s new AML rules will ban privacy tokens and anonymous accounts by 2027.
States want control. Industry wants freedom.
The fight is not over.
Negotiations continue.Privacy is a battle, not a feature.
— CeranosFinance (@CeranosFinance) September 17, 2025
Un nouvel âge de la transparence ?
L’Europe a fait son choix : à partir de 2027, l’anonymat en crypto sera rayé de la carte. Bruxelles y voit un progrès en matière de contrôle et de lutte contre le crime. Mais derrière ce succès officiel, un prix lourd se dessine. Celui de la disparition d’un pilier qui faisait l’âme de la blockchain. Reste une question brûlante : jusqu’où peut-on aller pour assurer la sécurité sans sacrifier nos libertés ?
Sources : Cointelegraph
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