Le Fonds monétaire international ainsi que la banque centrale sud-africaine expriment toujours des inquiétudes concernant les stablecoins. Pendant ce temps, aux États-Unis, il est désormais possible d’échanger des produits crypto spot sur les plateformes de contrats à terme.
X dans le viseur de l’Union européenne
Les autorités européennes chargées du numérique ont condamné le réseau social X à une amende de 120 millions d’euros pour non-respect des règles européennes sur les contenus en ligne.
Selon les conclusions d’une enquête de deux ans menée dans le cadre du DSA, X n’aurait pas suffisamment agi pour limiter la diffusion de contenus illicites ou dangereux. Les régulateurs ont aussi jugé que les badges bleus, tels que présentés sur la plateforme d’Elon Musk, induisaient les utilisateurs en erreur et compliquaient l’évaluation de l’authenticité des comptes.
Cette pénalité s’inscrit dans un durcissement global de la réglementation visant les grandes plateformes, notamment les réseaux sociaux. TikTok affirme avoir échappé à une sanction en consentant à certains ajustements.
À terme, le DSA concernera aussi les plateformes crypto, les frontends DeFi et les marketplaces NFT dès lors qu’elles atteindront une taille critique, influençant leur gestion de la publicité, des contenus proposés aux utilisateurs et des instruments financiers.
Rumors swirling that the EU commission will fine X hundreds of millions of dollars for not engaging in censorship. The EU should be supporting free speech not attacking American companies over garbage.
— JD Vance (@JDVance) December 4, 2025
Cette décision pourrait tendre les relations avec Washington. Le vice-président américain JD Vance a dénoncé une offensive injustifiée de l’UE contre les entreprises américaines.
L’ESMA en charge des réglementations ?
Dix grandes banques européennes, parmi lesquelles BNP Paribas, prévoient de lancer d’ici fin 2026 un stablecoin indexé sur l’euro.
Pour mener ce projet, baptisé Qivalis, BNP Paribas s’est alliée à Danske Bank, ING, Raiffeisen Bank International et plusieurs autres établissements. La nouvelle entité résidera à Amsterdam.
Selon son directeur général Jan-Oliver Sell, les stablecoins constituent un outil pratique offrant davantage d’autonomie monétaire à l’ère du numérique. Il affirme que Qivalis permettra aux entreprises et aux particuliers européens d’accéder plus facilement aux paiements on-chain et aux marchés d’actifs numériques dans leur propre monnaie.
La révélation du projet intervient juste avant que la Commission européenne ne propose un renforcement des prérogatives de l’ESMA, qui pourrait devenir l’autorité de supervision directe des principales infrastructures de marché et de tous les prestataires crypto de l’UE.
Cette évolution s’inscrit dans une volonté d’unifier davantage la régulation financière sur le continent. La France, l’Italie et l’Autriche ont d’ailleurs demandé que l’ESMA prenne la direction des réglementations crypto, en raison de disparités constatées dans l’application du règlement MiCA selon les pays membres.
Un train de retard pour l’Europe
Aux États-Unis, la CFTC a donné son feu vert pour que des produits crypto spot soient désormais échangés sur les marchés à terme.
Caroline Pham, qui assure la présidence provisoire, a expliqué que cette mesure ramène ces produits « sur le territoire, dans des marchés américains sécurisés ». Elle a ajouté que cette décision découle des recommandations du groupe de travail de la Maison-Blanche sur les actifs numériques et d’une coordination étroite avec la SEC.
🚨 You can now trade listed spot crypto on @CFTC exchanges. We’re working smarter and faster to protect Americans who deserve safe U.S. markets, not offshore exchanges 🇺🇸 https://t.co/2yNTjDsCFV
— Caroline D. Pham (@CarolineDPham) December 4, 2025
Plus tôt dans l’année, la SEC et la CFTC ont lancé une initiative conjointe baptisée « Crypto Sprint », destinée à harmoniser leurs recommandations et à établir des bonnes pratiques communes.
Pham, nommée présidente par intérim en début d’année, devrait céder sa place une fois que le candidat de l’administration Trump, Michael Selig, aura été validé par le Congrès.
Bien que l’Union européenne ait prévu divers projets similaires aux États-Unis, celle-ci est en retard comparée à son homologue américain. Cela pourrait changer dans les années en fonction de la vitesse de réglementation et d’adaptation à l’industrie crypto.
Sur le même sujet :