Le Département de la Justice américain (DOJ) vient d’annoncer avoir lancé une procédure pour confisquer environ 5,1 millions de dollars en bitcoins.
Ces fonds, selon l’acte déposé devant le tribunal fédéral de Washington, proviendraient d’une série de fraudes par SIM swapping. L’opération fait partie de la stratégie musclée du gouvernement face à la criminalité numérique.
Une plainte civile comme outil juridique
Concrètement, c’est une plainte civile en confiscation qui a été déposée. Le mécanisme permet au DOJ de viser directement les fonds considérés comme issus d’activités illicites, sans attendre une condamnation pénale.
Ici, les enquêteurs ont remonté des flux de bitcoins détournés à plusieurs victimes. Les auteurs présumés ont multiplié les micro-transactions, une méthode baptisée peeling, censée brouiller les pistes.
Mais cette stratégie n’a pas suffi. Grâce à des logiciels d’analyse blockchain et à la collaboration d’exchanges basés aux États-Unis ainsi qu’à l’étranger, les enquêteurs ont pu retracer la circulation des actifs numériques et identifier les adresses suspectes. À cet effet, plusieurs comptes ont été gelés, ce qui a permis d’aboutir à cette action judiciaire.
🚨 @TheJusticeDept has filed a civil forfeiture complaint to recover $5M in stolen bitcoin traced to SIM swap attacks.
#Bitcoin #Cybercrime #Simswaphttps://t.co/tlTqzTUKDr
— Cryptonews.com (@cryptonews) September 9, 2025
SIM swapping : une arnaque redoutable
La méthode n’est pas nouvelle, mais elle reste d’une efficacité redoutable. Le SIM swapping consiste à convaincre un opérateur téléphonique de transférer un numéro de téléphone vers une carte contrôlée par l’attaquant.
Une fois la ligne captée, les codes de sécurité envoyés par SMS deviennent accessibles aux fraudeurs. De là, l’accès aux emails, aux comptes bancaires et aux portefeuilles crypto est libre.
Selon le rapport 2024 du FBI sur la cybercriminalité, les pertes liées à ces attaques et autres escroqueries crypto ont dépassé 5,8 milliards de dollars l’an dernier aux États-Unis. Le phénomène touche aussi bien des investisseurs individuels que des entreprises.
Pour le DOJ, ces fraudes représentent une menace directe pour la confiance du public dans les technologies numériques.
Le DOJ muscle sa stratégie
Depuis deux ans, les autorités américaines intensifient leurs interventions. Début 2024, plus de 225 millions de dollars en cryptomonnaies avaient été saisis dans le cadre d’enquêtes sur des opérations de blanchiment.
Dans le même temps, d’autres affaires ont ciblé des réseaux utilisant des mixers ou des plateformes offshore pour dissimuler l’origine des fonds.

Le message envoyé est sans ambiguïté : les États-Unis ne comptent pas rester spectateurs. Matthew R. Galeotti, chef de la division criminelle du DOJ, a rappelé dans un communiqué que l’institution dispose de moyens techniques et juridiques pour retrouver les fonds volés, où qu’ils se trouvent sur la blockchain.
Cinq millions de dollars, cela peut sembler peu au regard des milliards qui circulent chaque jour sur le marché crypto. Mais le symbole est puissant. Le DOJ veut rappeler que les bitcoins volés ne sont pas à l’abri derrière l’anonymat supposé des blockchains, et qu’avec les bons outils, la traçabilité reste possible.
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