Les cofondateurs de Gemini, Tyler et Cameron Winklevoss, annoncent un don en Bitcoin de 188,4547 BTC. La valorisation avoisine 21 millions de dollars au moment de l’annonce. Le bénéficiaire est un nouveau super PAC, le Digital Freedom Fund. L’objectif déclaré : appuyer l’agenda pro-crypto de Donald Trump avant les élections de mi-mandat de 2026.
En effet, ce geste s’inscrit dans une stratégie politique assumée. Les jumeaux estiment que des règles plus claires accélèreront l’adoption et la compétitivité américaines. Le timing, à quinze mois des scrutins, n’est pas anodin.
Un don symbolique et un message clair
Le montant intrigue également par sa dimension symbolique. Certains y voient un clin d’œil aux 21 millions de bitcoins de l’offre maximale du réseau. D’ailleurs, les frères avaient déjà soutenu Trump en 2024, puis participé aux levées de fonds de l’écosystème pro-crypto. Leur influence s’est accrue avec la mise en scène publique autour de la signature de la loi GENIUS Act sur les crypto-actifs.
Toutefois, ce PAC revendique un ancrage républicain affirmé. Cela tranche avec la voie plus bipartisane de Fairshake, le plus grand PAC crypto, que les jumeaux avaient aussi soutenu auparavant. Le signal est donc double : financier, et politique.
Un PAC enregistré et déjà scruté à Washington
Sur le plan administratif, le Digital Freedom Fund est enregistré auprès de la FEC depuis le 11 juillet 2025. La trésorière indiquée est Janna Rutland. Ce statut de super PAC lui permet de lever des fonds conséquents pour des dépenses indépendantes. Pour consulter sa fiche officielle, voir la page du comité sur le site de la FEC.
Par ailleurs, l’angle programmatique est clair : opposition à une MNBC américaine, protection des développeurs et des éditeurs de logiciels, droit à l’auto-garde et aux transactions peer-to-peer, et exonération de minimis sur les petites dépenses en crypto. Ces priorités, portées sur X par Tyler Winklevoss, seront testées dans des circonscriptions clés en 2026.
Pour replacer ce geste dans la durée, relire notre article : Les frères Winklevoss offrent 2 millions de dollars de Bitcoin à Donald Trump. Ce précédent éclaire la cohérence de leur engagement pro-crypto.
Today, @cameron and I donated $21 million in bitcoin (188.4547 BTC) to the Digital Freedom Fund PAC. The mission of the @FreedomFundPAC is to help realize President Trump’s vision of making America the crypto capital of the world. Since inauguration, @POTUS and his Administration…
— Tyler Winklevoss (@tyler) August 20, 2025
Marché, régulation : quels effets attendre ?
À court terme, cette annonce nourrit le narratif pro-innovation. Elle pourrait renforcer les efforts législatifs déjà engagés depuis l’arrivée de Trump à la Maison-Blanche, notamment sur la structure de marché et les stablecoins. Néanmoins, l’alignement partisan peut aussi accroître la polarisation, en compliquant la recherche de compromis au Congrès.
Ainsi, les opérateurs surveilleront trois points : la sélection des courses financées, l’articulation avec d’autres comités (comme Fairshake), et la traduction concrète des promesses en textes applicables. Un indicateur sera la capacité à faire avancer des mesures techniques mais décisives, comme une exemption fiscale de minimis.
Enfin, le marché peut réagir par à-coups. Le montant en BTC équivaut à une transaction institutionnelle significative. Toutefois, l’impact prix dépendra surtout des flux macro, des ETF et de la trajectoire réglementaire concrète. Le politique agit ici comme catalyseur de sentiment plus que comme facteur fondamental isolé.
Un pari calculé, mais à risques
D’un côté, la clarté du cap rassure des investisseurs en quête de sécurité juridique. De l’autre, le pari républicain concentré expose à un risque de cycle électoral. En cas d’alternance ou de blocage législatif, l’élan pourrait s’émousser. Les équipes du PAC devront donc démontrer une efficacité tactique, district par district, avec des dépenses indépendantes ciblées et mesurables.
D’ailleurs, la communication publique, déjà millimétrée, devra éviter les écarts de ligne. L’industrie a intérêt à conserver des passerelles transpartisanes, ne serait-ce que pour sécuriser la durabilité des règles. En effet, la légitimité d’un cadre crypto robuste repose sur un consensus minimum au-delà des cycles.
Sources
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