L’emballement autour de YZY a laissé place à une sévère gueule de bois. En effet, après un pic fulgurant, le token lié à Kanye West enregistre une majorité d’investisseurs dans le rouge. Les données agrégées par Bubblemaps et reprises par la presse spécialisée montrent l’ampleur du choc, avec des pertes concentrées chez la masse des nouveaux entrants.
Un marché qui se retourne brutalement
Selon l’analyse relayée par The Block, environ 74 % des porteurs de YZY affichent une perte, tandis que 11 wallets concentrent à eux seuls 30 % des profits réalisés sur le lancement. Cette concentration exceptionnelle nourrit des soupçons d’avantage informationnel et de « sniping » algorithmique dès les premiers blocs. En pratique, une poignée d’adresses très tôt positionnées a capté l’essentiel de la hausse initiale, avant que le prix ne se retourne.
Toutefois, la mécanique de ces envolées-éclair suivies d’un reflux n’a rien de nouveau sur les memecoins. Ainsi, des « snipers » très tôt exposés raflent souvent l’essentiel des gains alors que la foule arrive trop tard. Les épisodes récents d’« altcoins célébrités » confirment cette dynamique : un lancement survolté, un pic en quelques minutes, puis un retour rapide vers un prix d’équilibre bien plus bas.
Signaux on-chain et promesse déçue
Au-delà du storytelling, les métriques on-chain soulignent un déséquilibre frappant entre gagnants et perdants. Le profil de distribution des profits renforce l’idée d’une fenêtre ultra-courte d’opportunité réservée aux premiers entrants, avec un transfert de richesse défavorable aux retardataires. De plus, la concentration précoce des volumes autour de quelques nœuds de liquidité accélère les retournements lorsque les ordres de vente affluent.
Par ailleurs, la cotation et l’historique de YZY sur les agrégateurs confirment l’ampleur du repli consécutif au lancement. Pour suivre l’évolution en temps réel, les données CoinGecko sur YZY restent une référence utile, notamment pour visualiser le décrochage post-pic et la volatilité intraday. Ce suivi permet aussi d’apprécier l’assèchement de la profondeur acheteuse sur les carnets.
7/ Credit to @RepeatAfterVee for pointing us in the right direction and helping uncover this leadhttps://t.co/xTSlCtpJVE
— Bubblemaps (@bubblemaps) August 21, 2025
Cadre de lecture : précédents et gestion du risque
En comparaison des précédents « celebrity tokens », la vitesse de rotation des positions et la captation des gains par une minorité rappellent un schéma désormais classique. Toutefois, la proportion de porteurs en perte met en lumière un biais comportemental souvent sous-estimé : le FOMO pousse à acheter tard, précisément au moment où les premiers entrants allègent.
Par conséquent, la gestion de la taille de position, l’emploi de stops adaptés et la discipline face aux signaux viraux restent déterminants. Dans ces contextes, même une forte visibilité médiatique ne garantit ni liquidité durable, ni alignement d’intérêts entre promoteurs, traders et suiveurs.
Enfin, le cas YZY illustre l’importance de distinguer la narration de la structure de marché. Quand l’offre flottante est faible, que la liquidité est concentrée, et que la découverte de prix s’effectue sous afflux d’ordres market, la trajectoire devient mécaniquement explosive… puis fragile. Les porteurs de court terme subissent alors le spread, le slippage et l’impact de marché, amplifiant les pertes lors des dégagements massifs.
Ce que cela change pour la suite
À court terme, le marché devrait rester polarisé entre chasseurs de momentum et acheteurs blessés espérant un rebond. Ainsi, la liquidité peut se fragmenter, amplifiant la volatilité sur chaque vague de flux. À moyen terme, les « celebrity coins » continueront d’attirer l’attention, mais l’épisode YZY rappelle le besoin d’un filtre risk-first pour les particuliers.
Pour prendre du recul, relisez notre décryptage de la chute initiale, qui détaillait déjà les failles structurelles d’un lancement ultra-médiatisé : YZY : le memecoin de Kanye West dévisse de 81 % une semaine après le pic. Cet historique rappelle combien l’entrée tardive sur un actif tendance peut s’avérer coûteuse.