Aux États-Unis, une nouvelle bataille s’engage entre les géants bancaires et le monde de la crypto. Tout part d’une même réforme : l’open banking. Ce projet pourrait bien rebattre les cartes entre banques, fintechs et acteurs crypto, en redonnant aux clients le contrôle de leurs données.
Un concept simple… en théorie
Dans les faits, l’open banking remet en cause un équilibre installé depuis des décennies. Celui du contrôle des données bancaires. Sur le papier, la réforme rendrait enfin aux clients le contrôle total de leurs données. Un pouvoir que les banques refusent de céder depuis des décennies.
Le principe paraît évident : permettre aux consommateurs de choisir à qui ils confient leurs informations financières. Partager son historique de compte avec une appli crypto, une plateforme d’investissement ou un outil de gestion. Rien de plus logique à l’heure du numérique.
Mais pour les grandes banques américaines, ce projet sonne comme un avertissement. Ouvrir les données, c’est perdre un avantage stratégique. Officiellement, elles parlent de sécurité, de confidentialité ou de contraintes techniques.
En réalité, leur vraie crainte est ailleurs : que les clients reprennent la main et choisissent des solutions plus simples, plus proches de leurs attentes.
La riposte crypto-fintech s’organise
Le camp d’en face n’a pas l’intention de se laisser faire. Dans les rangs des startups, des plateformes d’échange et des acteurs blockchain, la réaction a été immédiate. Tous défendent une même idée : l’accès aux données ne doit pas devenir un privilège réservé aux banques.
De nombreuses entreprises crypto et fintech font front commun pour réclamer une réforme transparente, sans barrières ni frais dissimulés. Leur message est simple : les données devraient revenir à ceux qui les génèrent, non à ceux qui les conservent.
Dans la logique décentralisée de la blockchain, cette notion est fondamentale. Pour ces acteurs, l’open banking pourrait devenir la passerelle entre la finance d’hier et celle de demain. Il s’agit d’un modèle plus libre où l’utilisateur garde la main.
NEW: 🇺🇸 A coalition of crypto, fintech and retail groups in the US has urged the US consumer protection Agency to maintain strong open banking rules to ensure consumers have access to financial data.
Open banking is a means to protect consumer interests. pic.twitter.com/AdtugaKEFU
— crypto.news (@cryptodotnews) October 21, 2025
Une guerre d’influence à Washington
Ce qui se joue maintenant dépasse la technique. C’est un affrontement politique et idéologique. De leur côté, les lobbys bancaires multiplient les pressions sur les régulateurs. Selon eux, ouvrir trop largement l’accès aux données reviendrait à fragiliser tout l’édifice financier.
Pendant ce temps, les représentants du secteur numérique multiplient les appels à la transparence et à la concurrence. Le débat est brûlant : à qui appartiennent les données financières ? Aux institutions ou aux individus ?
Si les banques parviennent à imposer leur vision, l’open banking pourrait se transformer en façade c’est à dire un système « ouvert » uniquement sur le papier. Mais si la crypto et les fintechs tiennent bon, ce serait un précédent majeur pour tout l’écosystème numérique américain.
Une finance à la croisée des chemins
La vieille garde de la finance voit bien que son pouvoir s’effrite. La crypto, autrefois perçue comme une curiosité technologique, s’impose désormais comme une véritable option. Reste à savoir si les États-Unis oseront franchir le pas vers une véritable ouverture. Une chose est certaine : le monde ne reviendra pas en arrière. La donnée, c’est le pouvoir. Et cette fois, la crypto semble prête à le réclamer.
Sources : Cointelegraph
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