Des cadeaux comme s’il en pleuvait…
Ce n’est un secret pour personne, les candidatures annoncées aux « primaires », à droite comme à gauche en vue des présidentielles de mai 2017 battent déjà leur plein (treize candidats déclarés à droite ; plusieurs à gauche, la « liste » n’étant pas close, et le Président lui-même ne s’étant pas encore officiellement déclaré.
A cette occasion, chacun de nous retrouve le « demain on rase gratis », refrain bien connu en période préélectorale, et c’est déjà Noël avant l’heure, alors que l’Etat emprunte pour pouvoir continuer de fonctionner normalement de plus en plus tôt, cette année c’est depuis début août, et que la France s’enlise et même s’enfonce inexorablement dans une dette publique abyssale, et s’engage dans des « lendemains, notamment fiscaux » qui seront sans doute intenables en 2017, quel que soit le candidat, et qui risquent d’avoir un goût amer pour un très grand nombre.
A droite, tandis qu’elle « tiendrait son champion » du moins si l’on en croit son porte-parole B. Hortefeux et le livre en forme de « programme électoral » que son « poulain » vient de publier, dans lequel on sent curieusement sur beaucoup de points des relents du programme d’un certain Ronald Reagan, ce qui nous ramène donc loin en arrière, mais qui promet de régler tous les problèmes actuels avec, à gauche faute d’entente pour un candidat et aussi d’unité, à défaut également de déclaration d’intention de se présenter de la part du Président, c’est par son Premier ministre que sont venues tout récemment de fracassantes révélations (dans une interview de L’Express) sur les « gestes », particulièrement « fiscaux », que le gouvernement actuel s’apprêterait à faire, multi-directions.
Un optimisme résolu mais contrecarré par la réalité des chiffres !
Manuel Valls a en effet promis dans les mois qui viennent, une série de mesures en faveur à la fois des entreprises, et des ménages. Sans que l’on sache qui, du Président ou de son Premier ministre, lequel des deux est le « mentor » de l’autre, M. Valls semble reprendre à son compte la célèbre formule du « ça va mieux », déjà répétée façon « méthode Coué ».
- Pour les sociétés, la baisse de l’impôt serait réservée aux PME réalisant moins de 7,6 millions de chiffre d’affaires. Manuel Valls a précisé que le taux de l’impôt sur les sociétés baisserait pour elles à 28 %, selon l’importance de leurs bénéfices. Actuellement, les PME dont le chiffre d’affaires annuel est inférieur à 7,6 millions d’euros paient un taux d’IS de 15 % sur leurs bénéfices jusqu’à 38.000 euros et 33,3 % au-delà. A cet égard, une nouvelle tranche d’imposition serait créée, située entre ces 38 000 euros et un montant-plafond non encore déterminé.Entre ces deux bornes dont l’une reste à définir, les PME paieront l’impôt sur les sociétés au taux de 28%. Celles qui auront un chiffre d’affaires annuel supérieur au « montant-plafond », devront encore s’acquitter sur cette « tranche » là, du taux d’imposition de 33,33%.
Pas très bien acceptée par le Médef, cette mesure c’est évident commencerait un rapprochement de la France (qui est actuellement dans le peloton de tête des pays aux plus forts taux d’imposition) vers la moyenne relevée au sein de l’union européenne, tandis que d’aucuns plaident pour qu’un effort plus grand soit fait en direction de toutes les entreprises, soit un taux unique d’imposition sur les sociétés à 25%, et leur doléance se trouve justifiée par le fait que la plupart des pays abaissent significativement leurs taux d’impôt sur les sociétés, afin de créer des conditions favorables pour y attirer des grands Groupes…
- Pour les ménages, Manuel Valls a parlé d’un geste qui serait fait sur la prime d’activité, et déclaré vouloir redonner du pouvoir d’achat aux Français. Mais la décision n’est pas simple, compte-tenu du très faible taux de croissance du pays, qui ne pourra sans doute pas atteindre les 1,5% escomptés par le Chef du gouvernement et qui risque de rendre toute mesure d’allègement en faveur des ménages très coûteuse pour l’Etat, même si par ailleurs, Manuel Valls continue d’affirmer que toutes ces mesures n’empêcheront pas le déficit public de descendre sous les 3 % en 2017, tandis qu’à gauche notamment, d’autres voix s’élèvent pour proposer un autre choix, celui par exemple de redonner du pouvoir d’achat aux retraités les moins favorisés, en réduisant la CSG sur les retraites, et alors qu’aucune solution crédible n’a jusqu’alors été avancée pour réellement et efficacement réduire, et durablement, le chômage.