Boursier.com : Vous venez de réviser à la hausse votre objectif annuel de taux de marge opérationnelle ajustée, à 20% contre 19% auparavant. Mais n’êtes-vous pas encore un peu prudents, alors qu’elle atteint 21% après neuf mois ?
O.B. : Il faut tenir compte du fait que le quatrième trimestre délivre des niveaux de marge habituellement un peu moins élevés parce que le chiffre d’affaires y est traditionnellement moins fort. De plus, nous observons cette année une forte remontée des prix des matières premières, notamment du cuivre et des autres métaux. Ceci étant, je veux tout de même souligner que la révision à la hausse de notre objectif de marge opérationnelle ajustée traduit une amélioration structurelle de notre base de coûts.
Boursier.com : Au-delà de cet exercice, quelle est votre visibilité pour 2011 ?
O.B. : C’est trop tôt pour en parler. Par contre, on peut observer que l’an passé, nous avons subi une baisse significative de notre activité ; au premier trimestre 2010, nous avons retrouvé un certain équilibre et puis sur les six derniers mois, nous constatons une progression de 5%, alors que l’ensemble des marchés matures, qui représentent les 2/3 de l’activité de Legrand, restent encore convalescents.
Boursier.com : Serez-vous en mesure d’afficher des taux de croissance importants, sachant que l’effet de base ne jouera plus en votre faveur ?
O.B. : Etant donné qu’il n’y a pas de carnet de commandes dans notre métier et que nous découvrons chaque jour l’état de la demande, il nous est impossible de savoir de quoi 2011 sera fait. Mais nous nous réjouissons de constater que lors des six derniers mois, la croissance organique a atteint 5%, alors que l’on ne peut pas parler de franche reprise dans les pays développés.
Boursier.com : Comptez-vous annoncer de nouvelles opérations de croissance externe d’ici la fin 2010 ?
O.B. : D’ici la fin d’année, je le souhaite. Dans les mois à venir, certainement… Les opportunités sont toujours nombreuses. Nous ciblons les nouvelles économies, ce que l’on appelait auparavant les » pays émergents « , qui ont largement émergé… En termes de secteurs, nous nous intéressons aux acteurs de l’efficacité énergétique, ou de la communication VDI (voix-données-images) par exemple.
Boursier.com : Est-ce toujours facile de réaliser des acquisitions ?
O.B. : Il reste beaucoup de sociétés de taille petite ou moyenne qui sont dignes d’intérêt : plus de la moitié du marché mondial est entre les mains de ce type d’acteurs, qui sont souvent les plus pertinents. Notre métier n’est pas mondial, il reste décliné nationalement, du fait de normes et réglementations locales.
Boursier.com : Wendel et KKR ont récemment cédé une part non négligeable de votre capital. Vous ont-ils fait part de nouvelles intentions concernant leur stratégie chez Legrand ?
O.B. : Je ne peux pas parler pour eux. Ils ont cédé une partie de leurs actions et le flottant a ainsi progressé de 75% depuis un an, ce qui est une bonne nouvelle. Aujourd’hui, ils détiennent 36% du capital de Legrand et le flottant représente 59%, cela donne une meilleure liquidité et de nouvelles opportunités pour les investisseurs.
Boursier.com : Cela préfigure t-il une sortie de ces deux actionnaires ?
O.B. Bonne question pour Wendel et KKR !