Une intervention de Vitalik Buterin a ravivé le débat sur le niveau de décentralisation de Base, la L2 de Coinbase. Le cofondateur d’Ethereum affirme en effet que Base est “non-custodial” et que ses retraits sont garantis par L1. Une prise de position qui appelle toutefois des nuances détaillées dans cet article.
Que dit Vitalik, concrètement ?
Selon Vitalik, il est impossible pour une L2 correctement conçue de saisir ou même bloquer vos fonds de manière arbitraire. In fine, cette sécurité vient des contrats sur Ethereum, qui garantissent l’exit en cas de défaillance de l’opérateur. En d’autres termes, l’utilisateur n’est jamais prisonnier de la L2.
Pour étayer son affirmation, Buterin s’appuie sur la taxonomie « Stages » de L2Beat qui permet selon lui de qualifier Base de « Stage 1 ». Ce statut implique en effet des preuves actives et des garde-fous minimaux contre la censure, ainsi qu’une fenêtre d’exit encadrée. L’idée centrale de ce Stage 1 est de s’appuyer sur des garanties techniques mesurables plutôt que de simples promesses.
Ce que couvre et ne couvre pas le Stage 1
Le « Stage 1 » n’est pas une fin en soi : il marque un passage vers davantage de smart contracts et donc d’autonomie on-chain. Base fonctionne également avec des preuves de fraude actives et une gouvernance contractuelle renforcée, réduisant ainsi les risques de garde. C’est sans nul doute une amélioration notable pour les utilisateurs.
Ces bonnes nouvelles étant explicitées, rappelons qu’un Security Council peut encore intervenir sur certains upgrades en cas de bug majeur. Par conséquent, Base reste une chaîne partiellement permissionnée, encore loin des exigences du « Stage 2 ». La feuille de route actuelle vise quant à elle un allongement des délais d’exit et une limitation plus stricte des pouvoirs d’urgence.
Base is doing things the right way: an L2 on top of Ethereum, that uses its centralized features to provide stronger UX features, while still being tied into Ethereum's decentralized base layer for security.
Base does not have custody over your funds, they cannot steal funds or… https://t.co/0EMdThg4gU
— vitalik.eth (@VitalikButerin) September 22, 2025
Pour connaître tous les détails sur le cadre « Stages », la page dédiée sur L2Beat mentionne toutes les métriques prises en compte (TVS, risques et niveau de maturité…). C’est une clé de lecture essentielle pour bien comprendre ce que garantit réellement le « Stage 1 », au-delà des déclarations d’intention.
Par ailleurs, vous voudrez peut-être relire notre décryptage sur les L2 Ethereum et le cadre Stages pour mieux cerner ses implications pour les rollups. Nous y revenions notamment sur les critères et les paliers de décentralisation.
Qu’est-ce que cela change pour Base et l’écosystème crypto ?
La première conséquence, et la plus évidente, c’est que la confiance utilisateur se trouve renforcée : l’exit est balisé et le risque de censure diminue. Pour les développeurs, l’infrastructure Base gagne aussi en prévisibilité, un levier important pour qui souhaite soutenir l’adoption d’apps grand public. Et cerise sur le gâteau, rappelons que Base propose des frais et une expérience utilisateur tout à fait compétitifs.
Pour autant, la pression concurrentielle reste intense entre les L2. Par conséquent, le passage au « Stage 2 » deviendra un différenciateur majeur entre L2 concurrentes, en particulier en ce qui concerne la gouvernance et le séquenceur. Pour conclure, si l’adoubement de Base par Vitalik Buterin crédibilise la L2 au jour d’aujourd’hui, la route vers une décentralisation pleine et entière est encore longue.