L’Inde a décidé de serrer la vis. Le gouvernement rend désormais les audits de cybersécurité obligatoires pour toutes les plateformes crypto. Une mesure inédite qui tombe sur un secteur déjà fragilisé par les piratages et les scandales.
Une décision qui change la donne pour les plateformes indiennes
Depuis des années, l’Inde entretient une relation ambiguë avec les cryptomonnaies. Pas d’interdiction franche, mais jamais non plus de cadre vraiment stable. Cette fois, l’État franchit une étape décisive. La Financial Intelligence Unit (FIU-IND) exige que tous les exchanges, custodians ou intermédiaires passent par des audits de cybersécurité réguliers.
Il ne s’agira pas de simples formalités. Les contrôles devront être menés par des sociétés approuvées par CERT-In, l’agence nationale de cybersécurité.
La règle vise déjà une cinquantaine d’entités enregistrées. Sans audit, l’activité s’arrête net. Amendes salées ou interdiction d’opérer, les sanctions laissent peu de marge. Aux yeux des autorités, seule une cybersécurité solide permettra aux plateformes de survivre.
Les autorités justifient cette décision par la multiplication des piratages et fraudes qui ont secoué les plateformes locales. Des rapports indiquent que les cryptos sont impliquées dans 20 à 25 % des cybercrimes recensés dans le pays. Après plusieurs pertes massives, la confiance des utilisateurs s’érode. Pour le gouvernement, il fallait agir vite.
Entre confiance retrouvée et risque de fuite des acteurs
L’annonce a immédiatement divisé. Les partisans de la régulation estiment que c’était inévitable. On ne peut pas bâtir un marché crédible sans sécurité technique solide. Les banques et les assureurs se plient déjà à ce genre de contrôles. Pourquoi les cryptos échapperaient-elles à la règle ?
Mais de nombreux acteurs locaux s’inquiètent. Les audits coûtent cher et mobilisent des ressources que les petites structures n’ont pas toujours. Certaines start-ups redoutent de ne pas survivre. D’autres envisagent de se tourner vers des pays plus souples comme Singapour ou Dubaï.
La stratégie choisie par l’Inde tranche avec ce qu’on observe ailleurs. En Europe, le règlement MiCA insiste surtout sur la conformité financière. Au Royaume-Uni, la FCA envisage même d’alléger certaines obligations pour séduire les entreprises crypto. L’Inde prend donc un chemin à part, en misant tout sur la sécurité technique, quitte à refroidir les investisseurs.
Pour les utilisateurs, l’impact est double. Dans l’immédiat, la mesure apaise les craintes et redonne un souffle de confiance. Mais un exode de plateformes réduirait vite la concurrence, avec des frais qui repartiraient à la hausse
🚨BREAKING🇮🇳: Govt makes Cybersecurity Audit mandatory for #Crypto Exchanges
👉 After recent crypto hacks, the government steps in
👉 All exchanges, custodians & intermediaries must do audits
👉 Only CERT-In-approved panels can conduct them pic.twitter.com/2arRQ60uPZ— Bitinning (@bitinning) September 17, 2025
Sécurité ou frein à l’innovation ?
Avec cette obligation inédite, l’Inde envoie un signal fort. La cybersécurité n’est plus négociable. Un pari risqué qui pourrait autant rassurer qu’effrayer. La mesure peut redonner confiance aux investisseurs, mais elle menace aussi la vitalité d’un marché déjà fragile. Quoi qu’il arrive, l’écosystème crypto en Inde ne sera plus jamais tout à fait le même.
Sources : The Economic Times
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