Le Financial Stability Board (FSB), organisme chargé par le G20 de superviser les risques de la finance mondiale, avertissait : dans son dernier rapport, il appelait à un desserrage au niveau mondial de la régulation de la protection des données à caractère personnel qui est un obstacle à la coopération autour de la régulation des cryptomonnaies, devenues dans le rapport « risque croissant pour la stabilité financière mondiale ».
Des réglementations fragmentées qui favorisent les failles de surveillance
Dans le rapport du FSB, il est précisé que c’est le foisonnement des cadres juridiques ainsi que la qualité des données et les limites imposées par le secret juridique observé à l’échelle internationale qui ont précipité la régulation des stablecoins et des cryptoactifs. En un mot, chaque État agit à son propre rythme, ce qui crée des trous dans le fil de la surveillance du secteur.
De plus, la valeur générale du marché crypto est maintenant de près de 4 000 milliards de dollars, un point de référence jamais franchi. Par conséquent, cette hausse rapide des valeurs accentue les risques systémiques, dans une période où les autorités ne peuvent communiquer leurs informations librement.
Par conséquent, c’est donc dans le cadre d’un arbitrage réglementaire que certains acteurs ont pu s’implanter dans les juridictions les plus laxistes, profitant des différences législatives.
“Ces actifs cryptographiques peuvent circuler très facilement à travers les frontières, beaucoup plus facilement que d’autres actifs financiers.”, a déclaré John Schindler, secrétaire général du Financial Stability Board (FSB), selon un article de Reuters publié le 16 octobre 2025.
Selon l’institution, l’absence d’un cadre commun empêche une surveillance complète, notamment sur la circulation des stablecoins, dont la capitalisation avoisine désormais 290 milliards de dollars. De fait, le FSB redoute qu’une crise de confiance dans ce segment puisse se propager rapidement aux marchés financiers traditionnels.
Le FSB appelle à une réponse coordonnée du G20
Malgré l’élaboration en 2023 d’une première approche de régulation mondiale, l’ensemble des États n’ont pas de cadre législatif sur les stablecoins ou de dispositif d’échange d’informations. En effet, les superviseurs étrangers se retrouvent souvent devant des refus d’accès aux informations, opposant des lois locales sur la vie privée.
Par conséqeunt, le FSB dispose de recommandations sur la nécessité de renforcer les accords d’échanges d’informations relatives à la lutte contre le blanchiment (AML) et à la sélection des standards de vérification d’identité (KYC), et sur la nécessité de mettre en place un cadre légal qui ait pour vocation à ouvrir les possibilités de coopération entre entreprises crypto et autorités étrangères.
À l’avenir, la priorité sera d’assurer qu’un acteur majeur ne soit pas hors de tout contrôle, comme cela a pu être le cas dans certaines plateformes du non-droit. Pour ce qui est du secteur crypto, le FSB avertit que le non-respect de son encadrement pourrait en faire l’instrument d’une contagion financière lors de la prochaine crise mondiale.
Sources : Cointelegraph
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