En juillet 2015, les Grecs découvraient brutalement la limite de 60 euros par jour aux distributeurs. Dix ans plus tard, cet électrochoc reste un rappel : lorsque les banques s’arrêtent, Bitcoin reste en ligne et accessible à tous.
Quand la liquidité se fige
En effet, la combinaison d’un défaut vis-à-vis du FMI et du rejet d’un nouveau plan d’austérité a paralysé le système bancaire. Agences closes, retraits plafonnés, virements bloqués : les citoyens ont compris en 24 heures que leur épargne n’était plus liquide.
Toutefois, le réseau créé par Satoshi n’a pas cligné. Alors que les files d’attente s’allongeaient devant les distributeurs, les volumes locaux sur les plateformes d’échange ont bondi. Plus de 1 500 nouveaux comptes grecs auraient été ouverts sur une place américaine en une seule nuit.
D’ailleurs, des tutoriels d’entraide ont fleuri sur Reddit et Bitcointalk pour expliquer, pas à pas, la conversion des euros en satoshis puis leur stockage hors ligne. Par conséquent, de nombreux Grecs ont expédié de la valeur à l’étranger malgré les contrôles imposés.
Happy April Fool's Day everyone… http://t.co/HELEDGDpOk
— Yanis Varoufakis (@yanisvaroufakis) April 1, 2015
Bitcoin, outil de sauvegarde plutôt que miracle
Ainsi, acheter du BTC n’a pas aboli la crise, mais a offert une bouée individuelle. Ceux qui ont pu convertir 300 euros ont esquivé le plafond quotidien et conservé un pouvoir de paiement international pendant que les banques restaient fermées dix-neuf jours.
De plus, le prix du token est passé d’environ 270 $ en juillet à 430 $ en décembre 2015. Une hausse de 60 % a remboursé les frais ; toutefois, la volatilité demeurait un risque réel.
Comme nous l’analysions récemment dans cet article, chaque crise de confiance voit la demande pour Bitcoin suivre une trajectoire similaire. L’histoire rime, même si le contexte change.
Dix ans après, quelles leçons pour 2025 ?
Premièrement, la self-custody s’est démocratisée. En effet, des portefeuilles mobiles gratuits génèrent une seed en moins de deux minutes, quand, en 2015, il fallait fouiller les forums pour comprendre les clés privées.
Deuxièmement, les régulateurs ont évolué. Ainsi, plusieurs plans de sauvegarde bancaire publiés depuis 2020 envisagent des coupures ciblées des distributeurs. Cette reconnaissance tacite renforce la proposition d’un actif neutre comme Bitcoin (BTC).
D’une part, les échanges centralisés publient désormais des preuves de réserves. D’autre part, conserver soi-même ses clés reste la meilleure pratique pour éviter la contagion d’une faillite soudaine.
Enfin, la crise grecque rappelle qu’attendre pour apprendre, c’est apprendre dans la douleur. Se former, acquérir un cold wallet et tester une micro-transaction représentent quelques heures qui peuvent éviter des jours d’angoisse.
Par ailleurs, le Lightning Network facilite maintenant des paiements quasi instantanés, même pour de petites sommes. Ainsi, un commerçant d’Athènes peut accepter 2 € en satoshis sans frais prohibitifs, scénario inimaginable en 2015.
Sources
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